Violeta
(vendredi 8 février à 19h30 et dimanche 10 février à 17h30)
Film chilien, argentin, brésilien d’Andrés Wood - 1h 50 - avec Francisca Gavilán, Christian Quevedo, Thomas Durand
Popularisée par Joan Baez, Gracias a la vida enregistrée en 1967, est la chanson qui valut à Violeta Parra une véritable reconnaissance internationale. Poète, chanteuse, auteure, musicienne, plasticienne, collectionneuse, femme engagée, elle s'est imposée comme une icône de la musique chilienne, une artiste culte latino-américaine.
Fresque imposante, ce beau biopic d'Andrés Wood (Mon ami Machuca) est un vibrant hommage à la femme, à l'artiste et à son héritage. Le récit est à la fois linéaire et déconstruit. En fond,c'est aussi le portrait d'une femme pauvre, d'un peuple, d'une époque. (Positif)
La création au travail est le principal leitmotiv de ce projet qui refuse l'embaumement pour faire de Violeta Parra un être vivant. Filmé à juste hauteur, débarrassé des images d'Epinal, Violeta délivre un portrait d'une bouleversante humanité, parcouru d'une furieuse mélancolie. (Critikat)
Le film d'Andrés Wood est servi par l'interprétation remarquable de Francisca Gavilan, qui parvient à transmettre à la fois la force de caractère de l'artiste et les fissures qui la rongeaient. (Le Monde)
Ultimo Elvis
jeudi 7 février à 19h30, dimanche 10 février à 17h30, lundi 11 février à 19h30)
Film argentin d’Armando Bo - 1h 32 - avec John McInerny, Griselda Siciliani
Filmer un crépuscule, celui d'un homme hanté par Elvis Presley, son idole, voilà qui est paradoxal (et audacieux) pour un premier long métrage ! Sans fausse note et sans moquerie, ce premier film est réussi. Grâce en soit rendue à son scénario (original, à tout point de vue) qui privilégie mélancolie et dignité, même quand il frise l'absurde. Que l'on accompagne l'obsession de Carlos, manœuvre le jour, sosie vocal (très convaincant) la nuit, ou que l'on revisite le destin d'Elvis, il n'est question, au fond, que de détachement. Et de rêve brisé.
Deuxième atout de cette « première fois » assez bluffante : la mise en scène. Dépourvue d'effets, d'une fluidité enveloppante, elle sait capter l'étrange éclat... des dernières fois.
Dernier bonus enfin, et non des moindres : la performance, sans grimaces ni tentative de mimétisme, de John McInerny, acteur non professionnel qui endosse avec un calme extraordinaire, et une voix troublante quand il chante, la détermination désespérée de Carlos.
Quel plus bel hommage à Elvis, en réalité, que ce film bluesy argentin en forme de balade crève-cœur ? (Positif)
Ici et là-bas
En avant-première
(samedi 9 février à 21 h)
Film mexicain, espagnol, américain d’Antonio Méndez Esparza - 1h 50 - avec Teresa Ramírez Aguirre, Pedro De los Santos Juárez, Lorena Guadalupe Pantaleón Vázquez
Le jury de journalistes internationaux ne s'est pas trompé en décernant à ce premier long métrage le Grand Prix de la Semaine de la critique (Cannes 2012).Cette chronique du difficile retour au pays d'un villageois mexicain qui a réussi à rapporter un peu d'argent de ses séjours clandestins aux Etats-Unis trouve son identité entre fiction et documentaire. Sur un sujet rarement traité, le cinéaste a choisi de documenter sa fable en s'inspirant de l'expérience d'un ami (Pedro de Los Santos) qu'il avait déjà dirigé dans un court métrage à New York. C'est l'épouse de Pedro dans la vie qui tient son propre rôle à l'écran, à l'instar de nombreux amis et voisins. Ses filles adolescentes, elles, sont jouées par des actrices. L'attention que la mise en scène porte à chacun rend touchantes les situations les plus quotidiennes. (Positif)
Un travail documentaire mené pendant plusieurs années sur des habitants du sud du Mexique, avec lequel il a nourri son film et une part de fiction qui, à petites touches impressionnistes, évoque la fragilité extrême de la notion de quiétude. Le cinéaste a privilégié la vertu documentaire de la chronique intimiste. Un choix totalement assumé qui atteint son but. (Libération)
Despuès de Lucia
(mercredi 6 février à 19h30, dimanche 10 février à 15h)
Film mexicain, français de Michel Franco - 1h 43 - avec Tessa Ia, Hernán Mendoza, Gonzalo Vega Sisto
Un bon film est pluriel et avance bille en tête. Mais un bon film, ça bifurque...Dans Después de Lucia, le teen movie du jeune réalisateur mexicain (il est important ici de rappeler la « mexicanité » du récit) prend soudain les atours cruels d'un survival filmé par Bunuel. Le film frappe là où ça fait mal, et le mal c'est encore avec ça qu'on fait le meilleur cinéma. (Positif)
Después de Lucia touche si juste, si fort, si durablement. (Le Nouvel Obs)
Doté d'un scénario, d'une mise en scène et d'une interprétation d'une rare intensité, ce drame implique immédiatement le spectateur pour ne plus le lâcher jusqu'à la toute dernière séquence. (Ecran Large)
Du cadrage à la durée des plans, du jeu des comédiens au scénario, tout est précis, dense, déroutant, mais de manière étonnamment fluide. Pas de doute : un cinéaste est né. (Télérama)
Samedi 9 février entre les deux films
Présentation des films par Cyrille Callière, suivie d’un buffet. (paf 5 €)
Cyrille Callière intervient régulièrement dans des comités d'entreprise, des ciné-clubs et des festivals. Il a collaboré au festival Vidéoformes et au festival du court métrage de Clermont-Ferrand.Il enseigne actuellement dans le secondaire.
Jours de pêche en Patagonie
(samedi 9 février à 21h, lundi 11 février à 19h30)
Film argentin de Carlos Sorín - 1h 18 - avec Alejandro Awada, Victoria Almeida, Oscar Ayala
L'histoire d'un type pas si simple dans une Argentine du bout du monde. Quel joli et drôle de film. (Les Inrocks)
On se croirait chez Tchekhov. Surtout avec ce héros aux grands yeux tristes et au sourire envahissant (on dirait un héros burlesque du muet) qui s'en va en Patagonie s'essayer à la pêche au requin. En héritier du grand cinéma humaniste de jadis - son regard tendre fait songer à Vittorio De Sica -, Carlos Sorin filme une renaissance. Un nouveau départ. (Télérama)
Pratiquant un cinéma sobre et délicat, Carlos Sorin manie à merveille l'art de montrer la naissance des émotions : ça n'a l'air de rien, mais c'est très fort. (Le Canard enchainé)
Carlos Sorin compose une œuvre délicate, subtile et chaleureuse, drame miniature aux accents universels. (Les Fiches du cinéma)
La haute définition donne au film une autre ampleur en permettant aux paysages de Patagonie de se déployer à l'écran dans leur splendeur désolée. (Le Monde)