Viva la libertà
(mercredi 27 novembre à 20 h 30 et samedi 30 novembre à 21 h 00)
Film italien de Roberto Andò - 1h34 - avec Toni Servillo, Valerio Mastandrea, Valeria Bruni Tedeschi, Michela Cescon
Meilleur scénario et meilleur second rôle masculin (Angello Barbagallo) aux David di Donatello 2013
Meilleur scénario, Meilleur premier rôle maculin (Toni Servillo) et Meilleur second rôle masculin (Valerio Mastandrea) aux Ciak d’oro 2013
Avant-première
Enrico Olivieri est un politicien habile et ambivalent de centre-gauche, dont le déclin semble inexorable. Toutes les projections le voient perdant aux élections imminentes, et son parti désire se débarrasser de lui. Il décide donc de disparaitre : il se réfugie incognito à Paris chez une ancienne compagne, Danielle, désormais mariée à un réalisateur célèbre.
La panique se répand parmi ses compagnons de parti qui ne le retrouvent plus. Le seul à ne pas se décourager est son bras droit Andrea Bottini, qui a l’idée de remplacer le politicien par son frère jumeau, Giovanni Ernani, écrivain et philosophe, qui dans le passé a subi des internements psychiatriques. La substitution se révèle problématique à gérer, mais apporte de bonnes surprises.
Finesse, légèreté, intensité, telles sont les qualités de Viva la liberté qui, en un poème et un tour de danse, révèle une surprenante beauté et fait comprendre la difficulté de représenter l'homme politique au cinéma. Composé comme un haiku, le film en propose la simplicité de construction et les valeurs fondamentales, avec l'intention de restituer au langage sa pureté originelle.., Reprenant sans les reproduire les caïmans, les divi et les usuriers de Moretti, Sorrentino, Garrone, et mettant à profit la leçon d'un cinéma italien qui représente la réalité en l'interprétant et non en l'expliquant, Roberto Ando réalise un film sur /'inconfort du pouvoir, ou, mieux encore, sur celui d'être une icône du pouvoir, laissant circuler indifféremment son homme politique du discours à la tribune à celui du plateau. Le métier est clairement le même, la méthode de jeu identique, l'acteur et l'homme politique se confondent. Ando, traduisant en images son roman, nous offre les derniers vers de Fellini, les plus beaux, contre une loi de censure qui dévorait le cinéma, découpait les paysages, altérait le rythme, rendant ainsi le film méconnaissable et faisant de nous de pauvres ignares. (Marzia Gandolfi mymovies.it- février 2013)
La città ideale
(jeudi 28 novembre à 20 h30 et dimanche 1er décembre à 17 h 30 )
Inédit
Film italien de Luigi Lo Cascio – 1h45 - avec Luigi Lo Cascio, Catrinel Marlon, Luigi Maria Burruano
Michele est architecte. Il a quitté Palerme pour Sienne où il a trouvé un emploi dans un cabinet. Un soir, pour rendre service à son patron, il emprunte une voiture pour aller chercher une collègue et l’amener à une fête. Au bord de la route, il repère un corps inanimé. Il s’arrête, il secourt l’homme et appelle la police. Pour ce citoyen exemplaire les ennuis commencent.
On respire le parfum d'engagement du cinéma de Francesco Rosi, l'indignation et la tension morale de Leonardo Sciascia dans cette première œuvre de Luigi Lo Cascio, acteur-auteur qui, à la manière du personnage qui l'a rendu célèbre (le Peppino Impastato des Cento passi de Marco Tullio Giordana), rêve de changer le monde et de le rendre moins injuste et plus propre… Avec un style sec et acéré, Lo Cascio développe un thème solide, dénonçant l'inconscience civique, les dérives de la justice, les contrats sociaux basés sur la connivence, l'indifférence et l'impudence. La città idéale, avec une force symbolique singulière, met en scène le traumatisme de celui qui se veut "différent" vis-à-vis de la culture répandue et partagée par tous.,. C'est une première œuvre importante et mature qui, face au déferlement de tant de laideur, prend le parti de la beauté. (Marzia Gandolfi mymovies.it- avril 2013)
Avec tant de films accrochés aux faits divers ou contraints de suivre le modèle télévisuel, ce/a fait plaisir qu'un excellent acteur comme Luigi Lo Cascio fasse ses débuts dans la mise en scène avec un objet aussi peu dans la norme que La città idéale. Un film encore légèrement fragile et imparfait dans sa résolution, mais fort d'une facture et d'ambitions aujourd'hui plutôt inhabituelles. La ville du titre est Sienne, ville jusqu'à hier joyau du sens civique et urbanistique où le Palermitain Michele (Lo Cascio lui-même) habite depuis des années, cultivant des obsessions de parfait écologiste, ou peut-être de parfait casse-pieds. (Fabio Ferzetti -I/ Messaggem - avril 2013)
Ali a les yeux bleus
(vendredi 29 novembre, dimanche 1er et mardi 3 décembre à 20 h 30)
Film italien de de Andrea Segre – 1h45 - avec Matteo Marchel, Jean-Christophe Folly, Anita Caprioli, Giuseppe Battiston, Peter Mitterrutzner, Paolo Pierobon, Sadia Afzal
Inédit
Une semaine dans la vie de Nader et Stefano, deux garçons inséparables de seize ans qui vivent en Ostia, sur le littoral qui jouxte Rome. Nader est égyptien mais il est né à Rome. Amoureux d'une italienne, Brigitte, ce qui ne plait guère à ses parents. Il commence à faire face à toutes ses contradictions identitaires.
Ali a les yeux bleus nous parle de l’adolescence vécue dans une société multiculturelle, comme l’est l’Italie d’aujourd’hui. […] Tout ou presque se voit raconté à travers le point de vue de Nader : son regard, son corps, ses actions déterminent chaque fois la position et le mouvement de la caméra, obligeant le cadre à une filature continue et dynamique dans le métro, à pied, en mobylette, sur la départementale et lors des allers-retours de la banlieue au centre-ville. Les adolescents ne s’arrêtent jamais, ils ne connaissent pas l’immobilité ; nous vivons l’action du film accrochés à leur mouvement vital, joyeux, bruyant. » Claudio Giovan
Une chose est sûre : ce film statique ouvre les voies de l'imagination. (Télérama)
La variabile humana
(samedi 30 novembre à 17 h 30 et lundi 2 décembre à 20 h 30)
Film italien de Bruno Oliviero
– 1h23 - avec Silvio Orlando, Giuseppe Battiston, Sandra Ceccarelli, Alice Raffaelli, Renato Sarti
Inédit
Milan. Les fenêtres des palais dissimulent des pièces, des vies privées et un homme, l’inspecteur Monaco, qui n’a plus goût au travail depuis que sa femme est morte il y a trois ans. Pour supporter la vie, il s’est fixé des règles : ne plus avoir de contact avec les gens, ni avec la violence. Ne s’occuper que des papiers. Au commissariat, cette nuit-là, il faut enquêter sur le meurtre d’un certain Ullrich dans lequel est impliqué sa propre fille Linda, arrêtée en possession d’une arme à feu. L’aube éclaire une nouvelle réalité cruelle : Monaco devra choisir d’affronter sa fille en tant que père ou en tant que policier. C’est en se cherchant lui-même qu’il retrouvera Linda et une vérité différente de ce qu’il croyait.
Ils ne sont pas nombreux, ces derniers temps, les films italiens de la grande distribution qui peuvent se vanter d'une telle originalité formelle et d'une recherche stylistique aussi engagée que La variabile umana, Bruno Oliviero raconte l'histoire de ses personnages en faisant des choix artistiques parfois audacieux mais toujours intéressants, qui enrichissent le scénario et souvent, en plus de le valoriser, rendent captivants quelques passages un peu faibles Dès les premières scènes du film, ce qui frappe c'est la forme, la manière dont elles ont été tournées et montées Le film est raconté sur un mode complexe et singulier, mais nous ne ressentons aucun ennui à le suivre dans ses moindres développements, signe d'une grande compétence du réalisateur et des scénaristes. (Fabiola Fortuna filmup.leonardo.it)
Samedi 30 novembre, le film La Variabile umana sera précédé de chansons italiennes interprétées par Guy Dallacosta, et suivi d’une conférence de Brice di Gennaro, et d’un buffet italien (5 €)
Avec la participation du comité de jumelage de Villefontaine