Italie 2024
Un festival d'exception pour fêter les 30 ans de l'Assocation Huit et Demi
Mercredi 20 :  
20 h : accueil, pannettone, prosecco, chants italiens 
20 h 45 : Il tempo che si vuole - Avant première

Prima la vita (Il tempo che si vuole)  - Avant Première
 Film de Francesca Comencini - Italie, France - 1h 50 - avec Fabrizio Gifuni, Romana Maggiora Vergano, Anna Mangiocavallo 
Un père et sa fille habitent les mondes de l’enfance. Il lui parle avec respect et sérieux, comme à une grande personne, il l’entraine dans des univers magiques débordants de vie et d’humanité. Il est le grand cinéaste de l’enfance et travaille sur Pinocchio. Un jour, la petite fille devient une jeune femme et l’enchantement disparait. Elle comprend que la rupture avec l’enfance est inéluctable et a le sentiment qu’elle ne sera plus jamais à la hauteur de son père. Alors elle commence à lui mentir et se laisse aller, jusqu’au bord du gouffre. Le père ne fera pas semblant de ne pas voir. Il sera là pour elle, tout le temps qu’il faut. 
« Ce film est l'histoire très personnelle de moments avec mon père qui sont sortis des souvenirs et sont restés vifs et intacts dans mon esprit. Une histoire personnelle qui, je crois, trouve cependant la juste distance dans le fait qu'entre le père et la fille il y a toujours le cinéma comme une passion, un choix de vie, une manière d'être au monde – déclare Francesca Comencini – Autour des années des massacres, les révolutions sociales, l’apparition de la drogue, qui ont bouleversé la vie de toute une génération. » (pressview.it)  
Vendredi 22 :  
20 h 30 : La Bella Estate - Avant première 
La Bella Estate - Avant Première 
Film de Laura Luchetti - Italie - 1h 51 - avec Yile Yara Vianello, Deva Cassel, Nicolas Maupas 
1938, à Turin. Ginia a quitté avec son frère le foyer familial pour trouver du travail en ville. Elle se montre particulièrement créative pour la couture dans l'atelier où elle est employée tandis qu'elle est fascinée par sa rencontre avec une jeune femme modèle pour des artistes. 
« Cesare Pavese, en parlant de son roman La Bella Estate, le décrit comme l’histoire d’“une virginité qui se défend” », rappelle Luchetti. « Dans le film, cette virginité devient peut-être celle “d’une transformation”. C’est l’histoire du corps de Ginia, qui grandit, désire, veut être vu et aimé. L’histoire de toutes les femmes qui entrent dans l’âge adulte, peu importe l’époque ou le lieu. Le regard “féminin” et délicat de Pavese sur le monde, sur les désirs, l’amour et les hommes, a été le point de départ de cette adaptation cinématographique. » (actualitte.com) 
Samedi 23 :  
17 h : Palazzina Laf - Inédit
18h45 : Intervention de Pierto Maestri, président de Dolce Cinéma 
19h45 : Repas italien 
21 h : Iddu - Avant Première

Palazzina Laf - Inédit
 Film de Michele Riondino - Italie, France - 1h 39 - avec Michele Riondino, Elio Germano, Vanessa Scalera 
Tarente, 1997. L'ouvrier Caterino Lamanna vit dans une ferme qui souffre d'une mauvaise réputation à cause de sa proximité avec l'usine sidérurgique Ilva. Il est sur le point d'épouser Anna avec qui il partage le rêve de vivre en ville. Lorsque les dirigeants de l'entreprise décident de faire de lui un espion afin d'identifier les travailleurs dont ils souhaitent se débarrasser, Caterino commence à filer ses collègues dans le but de les dénoncer. 
Ce film est une sorte de fresque sociale ; il ne cherche pas à raconter ce qui se passe à Tarente de nos jours, mais ce que nous vivons aujourd'hui est certainement le résultat du désintérêt de ceux qui, en 1995, ont sacrifié une ville entière sur l'autel de leur propre capital. (Michele Riondino, Dossier de presse)
Iddu Lettres siciliennes 
 Film de Fabio Grassadonia, Antonio Piazza - Italie, France - 2h 02 - avec Toni Servillo, Elio Germano, Daniela Marra 
Sicile, au début des années 2000. Après plusieurs années de prison pour collusion avec la mafia, Catello, homme politique aguerri, a tout perdu. Lorsque les services secrets italiens sollicitent son aide pour capturer son filleul Matteo, le dernier chef mafieux en cavale, Catello saisit l'occasion pour se remettre en selle. Homme rusé aux cent masques, illusionniste infatigable qui transforme la vérité en mensonge et le mensonge en vérité, Catello entame une correspondance improbable et singulière avec le fugitif, cherchant à profiter de son vide affectif. Un pari qui, avec l'un des criminels les plus recherchés au monde, comporte un certain risque...  
« L'idée initiale de ce film est née de la lecture des nombreux pizzini (messages) retrouvés pendant la longue période de clandestinité du boss mafieux Matteo Messina Denaro. Par ces lettres insolites, le boss gérait sa vie clandestine et ses affaires. Cependant, les pizzini transcendent la fonction pratique de la communication criminelle et permettent de révéler des aspects de sa personnalité et de la nature du monde tragique et ridicule qui tourbillonnait autour de lui en toute insouciance. S'inspirant librement de ces pizzini, Iddu raconte la correspondance entre Matteo, prince rétif d'un monde insensé, et Catello, masque grotesque d'une amoralité ensoleillée. Avec Matteo et Catello, nous plongeons dans le vide au sein duquel un peuple se vautre comme s’il s’agissait d’une grande mer embrassée par le soleil et les dieux. » 
(Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, MIAC 2024, Catalogue)

Dimanche 24 :  
16 h : Un paese di resistenza 
17h30 : discussion avec la réalisatrice Shu Aiello 
19 h : Pizzas et chianti 
20 h 15 : Vermiglio - Avant Première
Un paese di resistenza -  en présence de la réalisatrice Shu Aiello 
Film de Catherine Catella, Shu Aiello - France, Italie - 1h 30 -  
Riace, Ce village de Calabre en Italie avait fait de l’accueil des migrants son avenir pendant 20 ans. Jusqu’au déferlement de la vague populiste qui gangrena l’Europe. Après des mois d’une minutieuse destruction orchestrée par Salvini, le village s’éveille tout doucement d’un long cauchemar. 
Shu Aiello et Catherine Catella reprennent leur caméra, leur micro, et retournent en Calabre pour accompagner le combat de Domenico Lucano et de ses soutiens. Face à une justice aux ordres d'une extrême droite qui fait régner la peur sur la petite ville, les réalisatrices filment le courage et l’obstination des résistants – ainsi que l’ubuesque parodie de justice qui se donne en spectacle, lorsqu'un juge de pacotille accuse notamment Domenico de « regroupement de malfaiteurs à but non lucratif ». Comme de juste, David devrait avoir raison de Goliath – mais pourquoi ? Comment ? Nous n'en divulgacherons rien, comme diraient les québécois. Voilà, en ces temps politiquement des plus incertains, un beau film de combat qui gonfle d'espoir et d’énergie. (La Gazette d'Utopia) 
Vermiglio 
Film de Maura Delpero - Italie, France, Belgique - 1h 59 - avec Giuseppe De Domenico, Tommaso Ragno, Carlotta Gamba 
Au cœur de l’hiver 1944. Dans un petit village de montagne du Trentin, au nord de l'Italie, la guerre est à la fois lointaine et omniprésente. Lorsqu'un jeune soldat arrive, cherchant refuge, la dynamique de la famille de l'instituteur local est changée à jamais. Le jeune homme et la fille aînée tombent amoureux, ce qui mène au mariage et à un destin inattendu… 
La très fine écriture de Maura Delpero, et l’éveil d’un amour jusqu’ici en sommeil, sont tout simplement magnifiques de justesse et de sensibilité. Malgré une sécheresse narrative assez déroutante, Vermiglio réussit à déployer ses ailes et son histoire, creusant les détails pour manifester une complexité dans les relations entre les personnages assez surprenante. La culpabilité, sentiment chrétien par excellence, et l’acceptation de soi, sont les deux éléments les mieux mis en valeur par ce très joli film, où l’on retient le jeu délicat de Martina Scrinzi, la jeune mariée des montagnes. (Le bleu du miroir) 
Lundi 25 :  
20 h 30 : Paolo Conte Via con me
Paolo Conte Via con me 
Film de Giorgio Verdelli - Italie - 1h 45 -  
C’est l’un des plus grands chanteurs en Italie, le plus grand, même, pour certains. Parfois, on l’oublie, et parfois, quelque chose nous le rappelle. Le film retrace plus de cinquante ans de carrière du chanteur piémontais. Le documentaire compile chansons, captations de concerts et interviews intimes pour saisir au plus près l’âme de cet immense artiste, vénéré dans son pays et au-delà. 
« Mon film est un voyage qui veut illustrer un élément important de notre expérience émotionnelle à travers les variations sentimentales infinies des chansons de Conte qui ont marqué notre imaginaire. Une attention particulière a été consacrée à l’utilisation de la musique dans les interviews et les panoramiques. Certains éléments du film représentent des moments importants de la musique et de la personnalité de l’artiste, comme The Mickey Amaranth, symbole du rôle de la mémoire dans l’art de Conte et du dialogue incessant entre le présent et le passé. À la base du projet se trouve une longue interview intime de Conte, où des histoires de personnages, de chansons et d’événements humains se mêlent à la tendresse, l’ironie et le charme. » (Giorgio Verdelli, Mostra de Venise 2020) 
Mardi 26 :  Huit et Demi - soirée spéciale anniversaire  
18 h : Cocktail sur invitation, musique de Nino Rota interprétée par Duo Italia  
20 h : Film présenté et analysé par Dario Marchiori, Maitre de conférences en histoire des formes filmiques à l'Université Lyon 2
Huit et Demi 
Film de Federico Fellini - France, Italie - 2h 18 -avec Marcello Mastroianni, Anouk Aimée, Sandra Milo 
Un cinéaste dépressif fuit le monde du cinéma et se réfugie dans un univers peuplé de fantasmes. 
Film délirant, frénétique, hystérique, incroyablement baroque, film par moments irritant, film à coup sûr imparfait, mais qui renferme trop de séquences inoubliables. (Le Monde, 1 juin 63) 
Entrée : 6 € par film