Semaine du 18 juin
Ollie         

 
 
 

Film d’Antoine Besse – France - 1h 42 - avec Kristen Billon, Théo Christine, Emmanuelle Bercot 
À 13 ans, Pierre revient vivre à la ferme de son père après le décès brutal de sa mère. Harcelé à l'école, il se réfugie dans sa passion : le skate. Il rencontre Bertrand, un marginal qui cache un passé d'ancien skateur, et qui le prend sous son aile. Ensemble, ils vont tenter de se reconstruire. 
Notre coup de coeur du mois. Le premier film de skate en France. Entre du Larry Clark (moins creepy), 90's de Jonah Hill et Lords of Dogtown avec un Theo Christine bluffant. Pas d'esbroufe, un cinéma authentique, spleenesque, rural et toute en finesse qui échappe aux clichés. (Filmsactu) 
Antoine Besse manifeste un goût du contrepoint qui fait naître une voie intrigante au sein d’un jeune cinéma français pleinement soucieux de proposer un regard différent sur la diversité de nos territoires et sur les possibles de récits qu’ils engendrent. (Positif) 




Semaine du 18 juin 
Ce nouvel an qui n’est jamais arrivé     


 


Film de Bogdan Mureşanu – Roumanie - 2h 18 - avec Adrian Văncică, Nicoleta Hâncu, Emilia Dobrin 
20 décembre 1989. La Roumanie est au bord de la révolution. Les autorités préparent les festivités du Nouvel An comme si de rien n’était ou presque mais le vernis officiel commence à craquer. Dans l’effervescence de la contestation, six destins vont se croiser au fil d’une journée pas comme les autres. Jusqu’à la chute de Ceaușescu et de son régime. 
On n’est jamais loin de la farce, donc de la vérité. C’est truculent, absurde — et c’est précisément ce qui le rend si fort. (Dernières Nouvelles d'Alsace) 
Ce premier long métrage assume l’héritage de la nouvelle vague roumaine en y ajoutant le parfum de l’Histoire en marche, pour un portrait du pays juste avant la chute de Ceausescu. Le résultat est ample, mais moins radical formellement que ses modèles. (Les Fiches du cinéma) 





Semaine du 25 juin
Chime  
  



Film de Kiyoshi Kurosawa – Japon - 0h 45 - avec Mutsuo Yoshioka, Seiichi Kohinata, Tomoko Tabata 
Tashiro entend un carillon que personne d’autre n’entend. Le “Chime”résonne. Il affirme qu’une machine s’est greffée à son cerveau. Le “Chime” résonne. Encore. Matsuoka, son professeur de cuisine, tente de l’aider. Le “Chime” résonne. Plus fort. Tashiro se saisit d’un couteau. 
La cuisine de Chime est investie comme une arène froide et anthracite. Les compositions insistent sur le vide séparant les corps, les gestuelles rigides des apprentis dont les visages (surtout celui du jeune suicidaire sidéré) raccordent peu avec les inserts sur les mets raffinés. (Les Cahiers du cinéma) 
Le cinéaste nippon revient avec un thriller horrifique où il concentre toute sa science de la suggestion grâce à un travail subtil sur le son, vecteur principal d’une histoire de possession dans une école de cuisine. Glaçant. (L'Humanité) 




Semaine du 25 juin
Au pays de nos frères    




Film de Raha Amirfazli, Alireza Ghasemi - Iran, France, Pays-Bas - 1h 35 - avec Mohammad Hosseini, Hamideh Jafari, Bashir Nikzad 
Iran années 2000 : dans l’ombre de l’invasion américaine, une famille élargie de réfugiés afghans tente de reconstruire sa vie dans "le pays des frères". Une odyssée sur trois décennies où Mohammad, un jeune étudiant prometteur, Leila, une femme isolée et Qasem qui porte le poids du sacrifice pour sa famille, luttent pour survivre à ce nouveau quotidien incertain. 
Opacités et silences servent à merveille ce premier film à l’esthétique affirmée et à l’universalité déchirante. (L'Obs) 
La tragédie du personnage féminin – dont la liberté est niée par ses deux pays, celui d'où elle vient et celui où elle a trouvé refuge – est particulièrement poignante. Un très beau film. (Le Point) 



Semaine du 2 juillet
Le rendez-vous de l’été     
      
Film de Valentine Cadic – France - 1h 17 - avec Blandine Madec, India Hair, Arcadi Radeff 
Au cœur des Jeux olympiques de Paris 2024. Blandine, 30 ans, est venue de Normandie pour assister aux compétitions de natation et retrouver une demi- sœur perdue de vue depuis 10 ans. Habituée au calme et à la solitude, Blandine découvre une ville bouillonnante dont elle n’a pas les codes. Au fil des jours, la jeune femme fait des rencontres, se perd, hésite, tente de (re)tisser des liens et de naviguer au cœur d’un Paris enfiévré par cet événement hors normes… 
De Guillaume Brac à Éric Rohmer en passant par Jacques Rozier, Le Rendez-vous de l’été évoque toute une famille tendre du cinéma français. Cadic superpose rire et tristesse avec un talent prometteur – l’écriture comme l’interprétation impeccable donnent beaucoup d’humanité aux personnages, aux liens qui les unissent ou les séparent. Le film évite les formules mièvres et à vrai dire, cette héroïne unique en son genre crée une imprévisibilité qui offre un relief inattendu au long métrage. (lepolyester.com) 
Dans ce rôle d'une sorte de Droopy féminin Blandine Madec excelle, affichant une douceur sans faille, et un côté serviable teinté de naïveté. Pourtant le personnage ne manquera pas de caractère ni d’objectifs propres, malgré les autres qui pourraient bien se servir d’elle, sans pour autant s’intéresser à ce qu’elle aime ou veut vraiment. (Abusdecine.com) 

Film de la soirée de fin de saison , le mercredi 2 juillet
Semaine du 2 juillet
Cloud
 
  

Film de Kiyoshi Kurosawa – Japon - 2h 03 - avec Masaki Suda, Kotone Furukawa, Daiken Okudaira 
Ryosuke plaque tout pour vivre de la revente en ligne. Mais bientôt, certains clients menaçants resserrent l’étau autour de lui sans qu’il en comprenne les raisons. Son rêve d’indépendance vole en éclats. Dans un Japon hyperconnecté, fuir est impossible. Surtout quand on ignore les règles du jeu. 
Transformant le deuxième acte en jeu de massacre plus fiévreux, la vengeance fomentée contre l’arnaqueur vaut également comme revanche du monde solide sur le brouillard d’Internet : les manigances abstraites de l’e-commerce se paient dans la réalité sensible. (Cahiers du cinéma) 
Chime et Cloud rajoutent avec bonheur une nouvelle pierre à l’édification d’une œuvre unique et surtout d’une conception du monde contenue dans la singularité de la mise en scène. (Le Monde) 

 



Semaine du 9 juillet
Peacock          

 
Film de Bernhard Wenger - Autriche, Allemagne - 1h 42 - avec Albrecht Schuch, Julia Franz Richter, Branko Samarovski 
Besoin d’un petit ami cultivé pour impressionner votre entourage ? D’un fils parfait pour forcer l’admiration de vos clients ? D’un répétiteur pour vous préparer à une dispute conjugale ? Louez Matthias, un maître dans sa profession, excellant chaque jour à se faire passer pour une personne différente ! Mais quand Matthias doit être lui-même, le véritable défi commence... 
Quelle que soit la situation outrancière dans laquelle Wenger le catapulte, l'acteur Albrecht Schuch la prend à bras le corps et la joue au millimètre, ce qui rehausse la satire. L'humour du parcours de cet (anti-)héros ne vient pas de bons mots ou de passages comiques, mais plutôt des tragiques absurdités de la vie. (Cineuropa.org) 
Premier long métrage du cinéaste autrichien Bernhard Wenger, Peacock est une comédie qui happe rapidement par ses qualités esthétiques. Il y a là un véritable soin apporté aux couleurs mais aussi au choix des décors à la fois opulents et anonymes comme si le protagoniste vivait dans un catalogue d’ameublement très agréable à regarder. (Lepolyester.com) 




Semaine du 9 juillet
A New Old Play     


 
Film de Jiongjiong Qiu - Hong-Kong, France - 3h 00 - avec Yi Sicheng, Guan Nan, Qiu Zhimin 
Grand acteur-clown de l’opéra du Sichuan, Qiu Fu n’est plus. L’artiste quitte à contrecœur la vie terrestre pour le monde souterrain, où il est accueilli par Tête de Bœuf et Visage de Cheval, les deux gardiens du lieu. Alors qu’il revit une dernière fois ses souvenirs avant d’entrer dans l’Au-delà, cinquante années d’art, de lutte et d’amour défilent sur fond d’histoire tumultueuse de la Chine du XXe siècle… 
Inspiré par la vie de son grand-père, A New Old Play de Qiu Jiongjiong brasse de manière audacieuse et imaginative souvenirs familiaux et histoire nationale... Loin du réalisme noir d’un Jia Zhangke (Les Éternels) ou d’un Diao Yinan (Black Coal), A New Old Play de Qiu Jiongjiong donne à voir un autre versant du cinéma chinois indépendant, tout aussi passionnant et ambitieux, à découvrir d’urgence sur grand écran ! (La Coursive) 


Semaine du 16 juillet
A normal family             

Film de Jin-Ho Hur - Corée du Sud - 1h 49 - avec Sul Kyung-gu, Jang Dong-gun, Hee-ae Kim 
Deux frères, un avocat matérialiste et un chirurgien idéaliste, se retrouvent régulièrement avec leurs épouses pour dîner dans un restaurant chic de Séoul. Lorsqu’une affaire criminelle qui les implique explose sur la scène médiatique, leur sens de la morale va être mis à l’épreuve. 
 
Thriller familial, drame sur les privilèges, le népotisme et le déclin moral, le film explore le côté sombre de la normalité dans une histoire où les liens du sang unissent les protagonistes et finissent par les détruire. Explorant les dichotomies entre le bien et le mal, le remords et le pardon, le dit et le non-dit, l’image en cinémascope, la mise en scène solide de Hur et les performances impeccables des acteurs ajoutent du poids et de la finesse à cette histoire dysfonctionnelle de la vie d'une famille. (Boris Thomas - Ciné St-Leu, Amiens)  
C’est cinglant. Dans la veine, clairement revendiquée, du décapant Parasite de Bong Joon-ho, A normal family est une réjouissante autant qu’effroyable satire de la bonne société coréenne, doublée d’un dézingage en règle de la famille bourgeoise « normale », comme le promet le titre. Rapports de classe houleux, amours filial et parental soumis à des secousses sismiques de magnitude 8 à 9, jalousies aigres, fratrie dysfonctionnelle, relations incertaines aux écrans, à la violence et au monde réel, sens moral et éthique personnelle à géométries variables… tout ça maintenu sous pression dans une ambiance des plus feutrées : on navigue tout de même entre la classe moyenne-haute et la classe haute-haute de Séoul. (La Gazette d'Utopia) 

Semaine du 16 juillet
Indomptables         


Film de Thomas Ngijol – France - 1h 21 - avec Thomas Ngijol, Danilo Melande, Bienvenue Mvoe 
À Yaoundé, le commissaire Billong enquête sur le meurtre d'un officier de police. Dans la rue comme au sein de sa famille, il peine à maintenir l’ordre. Homme de principe et de tradition, il approche du point de rupture. 
L’humoriste Thomas Ngijol change de registre avec ce polar tout en tension qui tire sa puissance de son ancrage intime dans le quotidien d’un commissaire de police enquêtant sur la mort d’un collègue. (La Croix) 
Thomas Ngijol signe ainsi, avec ce quatrième long-métrage, de loin le film le plus réussi et attachant de sa carrière, dans lequel il a mis, à l’évidence, beaucoup de sa propre histoire. (Le Monde) 










Semaine du 23 juillet
La Tournée         

 
  
Film de Florian Hessique - France - 2h 00 - avec Patrick Chesnais, Florian Hessique, Richard Berry 
Acculé par les dettes après une longue traversée du désert, l'acteur Marius de Villeduc se voit contraint d'accepter le rôle principal du nouveau film de Richard Favard, un acteur-réalisateur prometteur mais dont il ne connait rien. Seulement, pour toucher l'intégralité de son cachet une obligation : participer à la tournée d'avant-premières ! Aux côtés de Richard, Colette et Lulu, Marius se lance alors bien malgré lui sur les routes de France dans un road-movie chaotique et haut en couleur. 
Le mélange de causticité et d’exploration des failles de chacun donne un résultat plutôt plaisant. (Le Monde) 


Semaine du 23 juillet
Loveable  

    

Film de Lilja Ingolfsdottir - Norvège, Danemark - 1h 41 - avec Helga Guren, Oddgeir Thune, Marte Magnusdotter Solem 
Maria et Sigmund se croisent de fête en fête avant de se rendre à l'évidence : ils sont faits l'un pour l'autre ! Une passion fusionnelle et quelques années plus tard, Maria jongle désormais entre une vie domestique avec quatre enfants et une carrière exigeante. Sigmund, lui, voyage de plus en plus pour son travail mais un soir, il annonce qu'il veut divorcer... 
La cinéaste norvégienne Lilja Ingolfsdottir frappe fort avec son premier film. Cette étude d'une passion amoureuse et d'une séparation est la révélation du moment. (Les Echos) 
La narration à la première personne, le montage en puzzle et l’image au plus près des soubresauts et des imperfections du réel contribuent à la qualité de dissection des aléas d’une relation amoureuse. (Télérama) 






Semaine du 30 juillet
Ange        
  

Film de Tony Gatlif – France - 1h 37 averavec Arthur H., Suzanne Aubert, Mathieu Amalric 
Ange, voyageur solitaire et ethnologue de profession, doit pour rembourser sa dette, mettre le cap sur les bords de la Méditerranée. Alors qu’il a pris les routes au volant de son vieux van telle n’est pas sa surprise quand il retrouve cachée dans le coffre sa fille de 17 ans dont il vient à peine d’apprendre l’existence. 
Un road movie nostalgique baigné de flamenco qui donne envie de danser et d'être libre. (Les Inrocks) 
Ange trouve sa légèreté entre les répliques, dans l’équivalence qu’il établit entre le mouvement de la mise en scène et celui de la musique. Un plan le suggère, qui place une cassette audio, tournoyant comme une bobine, à gauche de l’image. Mais c’est surtout dans la force rythmique des gestes d’Ange que réside la meilleure proposition du film. (Les Cahiers du cinéma) 






Semaine du 30 juillet 
Au rythme de Vera  


Frilm d’Ido Fluk - Allemagne, Pologne, Belgique - 1h 56 - avec Mala Emde, John Magaro, Michael Chernus 
En 1975, Vera Brandes, une jeune femme ambitieuse de 18 ans, va défier les conventions, s’opposer à ses parents et prendre tous les risques pour réaliser son rêve : organiser un concert de Keith Jarrett à l’Opéra de Cologne. Son audace et sa détermination vont donner naissance à un des enregistrements mythiques du XXe siècle : The Köln Concert. 

C’est un biopic enlevé, mais de quelqu’un qui n’est pas célèbre ! C’est un thriller prenant même si on connait la fin. C’est un grand film sur le jazz, ses austères coulisses, son petit monde et ses enjeux profonds. Fascinée par les concerts de Jazz, la fougueuse Vera Brandes vit un véritable choc en découvrant une prestation du pianiste noir américain Keith Jarret. Avec une actrice épatante, une histoire incroyable et une légende américaine, Au rythme de de Vera emporte le morceau, c’est le cas de le dire ! (William Benedetto - Cinéma l’Alhambra, Marseille) 
Le scénario de Fluk est double par sa structure, mais aussi sa qualité : intéressant et effervescent quand il détaille la contribution décisive de Brandes à la légende de Jarrett et au jazz européen dans son ensemble, il devient ampoulé quand on observe les circonstances difficiles de la représentation du pianiste américain (incarné par un John Magaro qui ne manque pas d'avoir de grosses poches sous les yeux). (Cineuropa.org) 


Semaine du 6 aout
 La Trilogie d’Oslo – Rêves
  
Film de Dag Johan Haugerud - Norvège - 1h 50 - avec Ella Øverbye, Ane Dahl Torp, Selome Emnetu 
Johanne tombe amoureuse pour la première fois de sa vie, de sa professeure. Elle relate ses émotions dans un carnet. Quand sa mère et sa grand-mère lisent ses mots, elles sont d’abord choquées par leur contenu intime mais voient vite le potentiel littéraire. Tandis qu’elles s’interrogent, entre fierté et jalousie, sur l’opportunité de publier le texte, Johanne se démène entre la réalité et le romanesque de son histoire... 
Voici une admirable trilogie qui ne prend pas la forme d’une suite et ne mise sur aucun effet d’entrelacement, mais dont le fil rouge serait plutôt à trouver dans les échos du sentiment amoureux que se renvoie chaque fragment. L’unité manifeste de l’ensemble, c’est le portrait libre et moderne que forment ces trois films de la ville d’Oslo et de ses habitants, le temps d’un été aux journées clémentes et à la luminosité sans fin. Chaque volet décline différentes visions de l’amour, à des âges et dans des contextes distincts. La mise en scène, discrète mais inventive, échafaude des passerelles entre les situations pour composer un véritable panorama des relations à l’ère contemporaine, où la liberté de chacun déjoue avec malice les différentes facettes de la normativité. Une méditation introspective et réjouissante sur l’amour, de ses premiers frémissements à ses différentes trajectoires. (La Gazette d'Utopia) 


Semaine du 6 aout
Des feux dans la plaine 

  
Film de Ji Zhang – Chine - 1h 41 - avec Zhou Dongyu, Liu Haoran, Yuan Hong 
Chine, 1997. Une série de meurtres endeuille la ville de Fentun. Les crimes s’arrêtent mystérieusement sans que les autorités aient pu élucider l’affaire. Huit ans plus tard, un jeune policier, proche d’une des victimes, décide de rouvrir l’enquête. 
Zhang Ji s’intéresse plus à la société chinoise et à son évolution plutôt qu’à son intrigue un peu nébuleuse par moments… Chef opérateur de renom (les images du film sont splendides), il marche sur les pas de Diao Yinan, instigateur en 2014 d’un renouveau du film noir chinois avec son Black coal, qui lui-même n’était pas sans parenté avec A touch of sin de Jia Zhang-Ke. Tendu, sec, bouleversant, Des feux dans la plaine soutient vaillamment la comparaison avec ses glorieux aînés. (La Gazette d'Utopia) 


Semaine du 13 aout
La Trilogie d’Oslo – Amour    


Film de Dag Johan Haugerud – Norvège - 1h 59 - avec Andrea Bræin Hovig, Tayo Cittadella Jacobsen, Marte Engebrigtsen 
Sur un ferry qui les ramène à Oslo, Marianne, médecin, retrouve Tor, infirmier dans l’hôpital où elle exerce. Il lui raconte qu’il passe souvent ses nuits à bord, à la recherche d’aventures sans lendemain avec des hommes croisés sur des sites de rencontre. Ces propos résonnent en Marianne, qui revient d’un blind date organisé par sa meilleure amie et s’interroge sur le sens d’une vie amoureuse sans engagement. Mais ce soir-là, Tor succombe au charme de Bjorn, qui lui résiste et lui échappe... 



Semaine du 13 aout
Eddington 

Film d’Ari Aster – USA - 2h 25 - avec Joaquin Phoenix, Pedro Pascal, Emma Stone 
Mai 2020 à Eddington, petite ville du Nouveau Mexique, la confrontation entre le shérif et le maire met le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres. 
La chronique satirique d’Eddington tape aussi bien sur le petit peuple frustré et bas du front que sur l’opposition démocrate arrogante, les manifestants anti-racistes petits-bourgeois gentiment demeurés, les industriels sans scrupules et les écolos idéalistes. Le réalisateur décrit parfaitement l’impasse de sa société qui, à force de faire monter la pression, aboutit au cataclysme sidérant et jubilatoire de la seconde partie du film, où l’expression « jeu de massacre » prend tout son sens. Eddington est servi par des prouesses de mise en scène, un humour corrosif et un casting exceptionnel – notamment Joaquin Phoenix, (comme toujours) génialement méconnaissable. (La Gazette d'Utopia) 


Semaine du 20 aout
La Trilogie d’Oslo – Désir 


Film de Dag Johan Haugerud - Norvège - 1h 58 avec Jan Gunnar Røise, Thorbjørn Harr, Siri Forberg 
Un ramoneur, heureux père de famille, en couple avec son épouse depuis des années, a une aventure inattendue avec un client ... Il ne la considère ni comme l’expression d’une homosexualité latente, ni comme une infidélité, juste comme une expérience enrichissante. Il s’en ouvre à son épouse, qui le prend mal, puis à son patron, marié comme lui, qui lui avoue faire toutes les nuits des rêves dans lesquels il est une femme, objet du désir de David Bowie... 




Semaine du 20 aout 
Super Happy forever  


Film de Kohei Igarashi - Japon, France - 1h 34 - avec Hiroki Sano, Yoshinori Miyata, Nairu Yamamoto 
Sano est de retour à Izu, au bord de la mer. Il semble absent à lui-même et à ce qui l’entoure, sauf à cette casquette rouge qu’il cherche obstinément. Il est en quête d’un signe, d’une trace, de quelque chose qui pourrait attester d’un événement survenu ici, en réincarner le souvenir. 
Parcouru d’une ambiance fantomatique, avec ses paysages de bord de mer mélancoliques, Super Happy Forever se démarque par son sens jouissif de de la dérision, du décalage, tout en faisant le portrait de masculinités encore rares au cinéma, tout autant que d’une amitié déconstruite. (Lux Film Festival) 



Semaine du 27 aout
Frantz Fanon  

 
Film d’ Abdenour Zahzah - Algérie, France - 1h 31 avec Alexandre Desane, Gérard Dubouche, Nicolas Dromard 
Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville, au temps où le Docteur Frantz Fanon était Chef de la cinquième division entre l’an 1953 et 1956. Algérie française, 1953. À l’hôpital de Blida-Joinville, Frantz Fanon, jeune psychiatre noir, tente de soigner les Algériens de leurs aliénations lorsque la guerre surgit à l’intérieur même de ses services. 
En se replongeant dans les années que Frantz Fanon a passées à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville, le film d’Abdenour Zahzah met en lumière la genèse de l’engagement anti-colonial de l’auteur de Peaux noires, masques blancs. (Festival du réel) 




Semaine du 27 aout
Pooja, Sir

 
 
Film de Deepak Rauniyar - Népal, France - 1h 49 - avec Asha Maya Magrati, Nikita Chandak, Dayahang Rai 
Quand deux garçons sont enlevés dans une ville frontalière du Népal, l’inspectrice Pooja est envoyée de Katmandou pour résoudre l’affaire. A son arrivée, les troubles politiques et les manifestations raciales la forcent à demander de l’aide à Mamata, une policière locale. En affrontant la discrimination et le sexisme, les deux femmes tenteront de résoudre l’affaire, mais à quel prix pour chacune d’elles ? 
Avec une mise en scène stylisée, le cinéaste Deepak Rauniyar vise le réalisme dans "Pooja, Sir". Polar, féminisme et discrimination cohabitent, tout comme l'aspect social et politique, grâce au personnage de Pooja, incarné par l'actrice Asha Magrati, également co-scénariste du film. Figure de proue du cinéma népalais, Deepak Rauniyar est le réalisateur de "White Sun" (2016), sur la guerre civile qui a déchiré son pays, et "Highway" (2012), sur les tabous de la société népalaise. Avec "Pooja, Sir", le cinéaste signe un thriller où chaque rebondissement éclaire une facette de l'injustice et pose un regard sur les tensions interethniques et l'oppression des femmes. (rts.ch) 




Semaine du 31 aout
Baby Sitter

Film canadien, français de Monia Chokri - 1h 27 - avec Patrick Hivon, Monia Chokri, Nadia Tereszkiewicz 
Suite à une blague sexiste devenue virale, Cédric, jeune papa, est suspendu par son employeur. Pour se racheter, il va avec l'aide de son frère Jean-Michel, s'interroger sur les fondements de sa misogynie à travers l’écriture d’un livre. De son côté, sa femme Nadine en proie à une dépression décide d'écourter son congé maternité. L’arrivée dans leur vie d’une baby-sitter au charme espiègle et envouteur, va chambouler leur existence. 

Cette comédie 100% québécoise interroge les rapports hommes-femmes avec une liberté de ton réjouissante et une esthétique joyeusement décalée qui joue avec les codes de la série B. (Le JDD) 
Une réjouissante exploration de la loi du désir qui appuie les stéréotypes pour mieux leur faire la peau. (L'Humanité)