Semaine du 24 septembre
Miroirs n° 3         

  
Film de Christian Petzold – Allemagne - 1h 26 - avec Paula Beer, Barbara Auer, Matthias Brandt 
Lors d'un week-end à la campagne, Laura, étudiante à Berlin, survit miraculeusement à un accident de voiture. Physiquement épargnée mais profondément secouée, elle est recueillie chez Betty, qui a été témoin de l'accident et s’occupe d’elle avec affection. Peu à peu, le mari et le fils de Betty surmontent leur réticence, et une quiétude quasi familiale s’installe. Mais bientôt, ils ne peuvent plus ignorer leur passé, et Laura doit affronter sa propre vie. 
Avec son cabriolet rouge comme dans Le Mépris de Godard, son garage et sa maison qui semblent sortis d’une peinture d’Edward Hopper ou d’un film hollywoodien des années 1950, quelques chansons chaloupées (The Night de Frankie Valli & The Four Seasons), ses boulettes de Königsberg et sa tarte aux prunes, Miroirs n° 3 finit par nous combler entièrement. (Télérama) 
Privilégiant les non-dits davantage que les passages explicatifs, les allusions plutôt que le ton psychologique, Christian Petzold réalise une chronique envoûtante qui rappelle l’ambiance de ses longs métrages précédents. (avoir-alire.com) 






Semaine du 24 septembre
Fantôme utile          

 
 
Film de Ratchapoom Boonbunchachoke - Thaïlande, France, Singapour, Allemagne - 2h 10 - avec Mai Davika Hoorne, Witsarut Himmarat, Apasiri Nitibhon 
Après la mort tragique de Nat, victime de pollution à la poussière, March sombre dans le deuil. Mais son quotidien bascule lorsqu'il découvre que l'esprit de sa femme s'est réincarné dans un aspirateur. Bien qu'absurde, leur lien renaît, plus fort que jamais — mais loin de faire l'unanimité. Sa famille, déjà hantée par un ancien accident d'ouvrier, rejette cette relation surnaturelle. Tentant de les convaincre de leur amour, Nat se propose de nettoyer l'usine pour prouver qu'elle est un fantôme utile, quitte à faire le ménage parmi les âmes errantes... 
Contre toute attente, le scénario a la bonne idée de ne pas s’arrêter aux conflits (électro)ménagers à la Dartyhausen. Car un autre film, foisonnant, nihiliste et violemment politique commence dès que les revenants collabos aident les humains révisionnistes à se débarrasser des encombrants. La scission, dès lors, s’opère selon d’autres critères. Et la lutte pour le souvenir devient l’enjeu du film qui bascule sans crier gare dans un fantastique horrifique et nihiliste où les sacrifiés de l’histoire récente de la Thaïlande (des manifestations de 2010 en particulier) semblent enfin demander des comptes. (Cahiers du cinéma) 
Le film rend hommage aux spectres du passé, des ouvriers disparus aux monuments réduits en poussière, comme une tentative d’effacer une partie de l’histoire du pays. (troiscouleurs.fr) 


Semaine du 1er octobre
Chroniques d’Haïfa    
  

Film de Scandar Copti - Palestine, Allemagne, France, Qatar, Italie - 2h 04 - avec Manar Shehab, Toufic Danial, Wafaa Aoun 
Dans une famille palestinienne de Haïfa, Fifi 25 ans, est hospitalisée après un accident de voiture qui risque de révéler son secret. Son frère, Rami, apprend que sa petite amie juive est enceinte. Leur mère, Hanan, tente de préserver les apparences tandis que le père affronte des difficultés financières. Quatre voix, une maison, entre conflits générationnels et tabous, dans une société où tout peut basculer à tout moment. 
L’auteur d’« Ajami », unanimement salué en 2009 par la critique française, reprend le canevas du récit choral comme révélateur de la complexité sociale et humaine d’une cohabitation sans avenir. Les quatre voix qu’il fait entendre, les deux générations qu’il confronte ainsi que le contexte social et politique au cœur duquel il articule son récit disent sans raccourcis ni schématisation sommaire les fractures incoercibles et les écueils ravivés du vivre-ensemble. (L'Obs) 
Un film choral puissant, à la fois intime et politique, à la croisée des cultures et des désillusions. (Les Echos)



Semaine du 1er octobre
Ciudad sin sueño      



 
Film de Guillermo Galoe - Espagne, France - 1h 37 - avec Fernández Gabarre, Bilal Sedraoui, Fernández Silva 
Toni, un garçon Rom de 15 ans, vit dans le plus grand bidonville illégal d'Europe, en périphérie de Madrid. Fier d'appartenir à sa famille de ferrailleurs, il suit son grand-père partout. Mais à mesure que leur terrain devient la proie des démolisseurs, la famille se divise : lorsque certains choisissent de partir en ville, son grand-père, lui, refuse de quitter leurs terres. Au fil des nuits, Toni doit faire un choix : s’élancer vers un avenir incertain ou s'accrocher au monde de son enfance
Ciudad sin sueño n’idéalise pas ce lieu dont le quotidien est noirci par le deal et le manque de moyens. Mais il ne joue pas non plus la carte sombre du misérabilisme social. L’horizon n’est pas bouché. (Les Cahiers du cinéma) 
Ce premier long métrage, construit avec la population d’un bidonville proche de Madrid menacé de démantèlement, raconte la sortie de l’enfance d’un jeune Rom qui est aussi la fin d’un monde, et insuffle un souffle cinématographique à la réalité documentaire. (La Croix) 



Vendredi 3 octobre
Le Sang et la boue       
      

Film de Jean-Gabriel Leynaud - France, Allemagne - 1h 34 -  
Numbi, bourgade de l’Est du Congo, a grandi autour de la ruée vers le coltan, une terre rare indispensable à nos industries high tech. Ses habitants -creuseurs, négociants, policiers, prostituées, enseignants...- sont les acteurs d’un drame, et voient leurs vies abimées par les effets sournois d’un système d‘exploitation et d’un conflit qui les dépassent. 
En mettant des images, et surtout des vies et des visages, sur ce que l’on sait déjà de l’exploitation des ressources dans les pays d’Afrique, Leynaud touche en plein cœur. (Abus de ciné) 
Introduit dans ce milieu grâce à des habitants et conseillé par des chercheurs, Jean-Gabriel Leynaud révèle dans son film un microcosme hallucinant : groupes armés surveillant les « creuseurs », files d’humains à la peau recouverte de boue séchée, enfants attirés par le gain qui ont quitté l’école. Ou encore ce plan fugace devant l’entrée d’un sous-sol qui vient de s’effondrer. Tout cela pour des téléphones. (Le Monde) 

Cin'Eco 
Semaine du 8 octobre
Renoir
 
 
 
Film de Chie Hayakawa - Japon, France, Singapour, Philippines, Indonésie, Qatar - 1h 59 - avec Yui Suzuki, Lily Franky, Hikari Ishida 
Tokyo, 1987. Fuki, 11 ans, vit entre un père hospitalisé et une mère débordée et absente. Un été suspendu commence pour Fuki, entre solitude, rituels étranges et élans d’enfance. Le portrait d’une fillette à la sensibilité hors du commun, qui cherche à entrer en contact avec les vivants, les morts, et peut-être avec elle-même. 
Aussi contemplatif que d’une précision incisive, Renoir décrit simplement et honnêtement cet âge où, à chaque instant, se côtoient la naïveté et la cruauté. Où tout est encore possible, le meilleur comme le pire. (CinemaTeaser) 
La jeune actrice Yui Suzuki endosse ici son premier grand rôle avec une rare intensité. Elle incarne avec un mélange de fantaisie, de poésie et de gravité ce rôle de fillette en quête de lien, en équilibre entre le monde de l'enfance et celui des adultes, à la fois attirant et dangereux. (FranceInfo Culture) 
(Ciné croissants le dimanche à 10 h)  

 

Semaine du 8 octobre
King of Kings: à la poursuite d'Edward Jones            



Film d’Harriet Marin Jones - U.S.A., France - 1h 38  
Gangster pour les uns, héros pour les autres, qui était vraiment Edward Jones ? Dans le Chicago de l’entre-deux-guerres, ce descendant d’esclaves devient l’un des hommes les plus riches des États-Unis grâce à un jeu illégal qui est à l’origine du loto moderne ! Mais en ces temps de ségrégation, sa réussite et son soutien sans faille à la communauté afro-américaine dérangent… 
Un documentaire captivant autour d’une figure oubliée de l’histoire des États-Unis, à l’origine d’un jeu de hasard préfigurant le loto moderne. (Télérama) 
En donnant la parole, outre des membres de sa famille et des proches de son grand-père, à des spécialistes de l’histoire criminelle US, ce documentaire évite le piège de la pure hagiographie dans laquelle la personnalité ultra- charismatique de Jones aurait pu l’entraîner. Et transcende aussi la simple chronique familiale. (Première) 





Vendredi 10  octobre
La Femme la plus riche du monde       



 
Film de Thierry Klifa - France, Belgique - 2h 03 avec Isabelle Huppert, Marina Foïs, Laurent Lafitte 
La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis. 
Thierry Klifa transpose à l’écran le jeu de domination pervers entre un opportuniste iconoclaste et une richissime héritière. Un drame chez les grands bourgeois à la mise en scène au cordeau. (Télérama) 
La femme la plus riche du monde revendique un ton baroque et pop, entre drame bourgeois et opérette grinçante. La mise en scène élégante de Klifa, jamais moqueuse, flirte cependant avec la farce et l’outrance. Un divertissement de haut vol, porté par des comédiens au sommet de leur art… (le-mensuel.com) 
Avant Première – Film offert à tous les adhérents présents à l’AG vendredi 10 octobre 




Semaine du 15 octobre
Left-Handed Girl       



Film de Shih-Ching Tsou - Taïwan, France, U.S.A., Grande-Bretagne - 1h 48 - avec Janel Tsai, Nina Ye, Shi-Yuan Ma 
Une mère célibataire et ses deux filles arrivent à Taipei pour ouvrir une petite cantine au cœur d'un marché nocturne de la capitale taiwanaise. Chacune d'entre elles doit trouver un moyen de s'adapter à cette nouvelle vie et réussir à maintenir l'unité familiale. 
Le film impressionne par la finesse de son écriture, la vérité des émotions qu'il fait naître, la justesse de son interprétation, l'ampleur du tableau qu'il dessine sous une apparence modeste. (Positif) 
Le premier long-métrage en solo de la réalisatrice taïwanaise Shih-ching Tsou révèle une autrice à la créativité revigorante. Son immersion féminine en plein Taipei repose sur un récit qui mêle avec poigne les tons et les énergies, et épate autant par sa tenue que par son propos émouvant. (Bande à part) 




Semaine du 15 octobre
Oui               



Film de Nadav Lapid - France, Allemagne, Israël, Chypre - 2h 30 - avec Ariel Bronz, Efrat Dor, Naama Preis 
Israël au lendemain du 7 octobre. Y., musicien de jazz précaire, et sa femme Jasmine, danseuse, donnent leur art, leur âme et leur corps aux plus offrants, apportent plaisir et consolation à leur pays qui saigne. Bientôt, Y. se voit confier une mission de la plus haute importance : mettre en musique un nouvel hymne national. 
On ne peut pas faire un tel film, si vitalement enragé, si vigoureusement en colère, en prenant des pincettes. Et Lapid ne craint pas d’aller du côté de l’excès carnavalesque, en particulier dans la représentation des fêtes orgiaques où se côtoient nouveaux riches et mécènes plus ou moins mafieux. Cet aspect outré, grotesque, est un moyen d’atteindre la réalité au cœur. (Les Cahiers du cinéma) 
Le cinéaste israélien, résidant désormais en France et opposant farouche au gouvernement de Tel-Aviv, signe un film étourdissant, aussi fiévreux et torturé que la société ivre de vengeance avec laquelle il entend rompre, après le 7 octobre et les massacres à Gaza. (L'Humanité) 


Jeudi 16 octobre
La Machine à écrire et autres sources de tracas          

Film de Nicolas Philibert - France - 1h 12 - 
Dernier volet du triptyque initié avec Sur l’Adamant puis Averroès & Rosa Parks, le film poursuit sa plongée au sein du pôle psychiatrique Paris centre. Ici, le cinéaste accompagne des soignants bricoleurs au domicile de quelques patients soudain démunis face à un problème domestique, un appareil en panne, etc… 
Avec patience, les soignants-bricoleurs résolvent ces petits tracas qui peuvent pourrir la vie. Leurs interventions sont aussi et surtout des moments d’échange. Et un lien, pour ces soignés qui vont plutôt bien, avec le pôle psychiatrique. À travers ces moments pleins de tendresse et d’humanité se tisse une histoire toute simple et bouleversante. (Le Parisien) 
Dans le dernier volet de son triptyque sur les soins psychiatriques, N. Philibert se laisse aller à une approche plus dépouillée, presque artisanale. Un choix formel qui lui permet, paradoxalement, de déployer un peu plus une ambition documentaire peu commune. (Les Fiches du cinéma) 
Soirée autour de la santé de la santé mentale le jeudi 16 octobre 

Semaine du 22 octobre
Put Your Soul on Your Hand and Walk          

 
  
Film de Sepideh Farsi, Fatma Hassona - France, Palestine, Iran -1h 50 -  

Put your soul on your hand and walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai rencontré Fatem Hassona. Elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangés sont devenus le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens. 
Présenté au festival de Cannes en mai dernier, ce documentaire éprouvant réalisé par une cinéaste iranienne exilée en France, sort en salles alors que la situation dans la bande de Gaza ne cesse d'empirer. Un témoignage aussi bouleversant que nécessaire. (FranceInfo Culture) 
De ce documentaire à la puissance inversement proportionnelle à son budget de bouts de ficelle, on ressort avec le cœur en ruine. Accroché pour longtemps au sourire de Fatma Hassona. (Télérama) 


Semaine du 22 octobre
Panopticon
    
 
Film de George Sikharulidze - Géorgie, France, Italie, Roumanie - 1h 35 - avec Malkhaz Abuladze, Data Chachua, Salome Gelenidze 
Lorsque le père de Sandro décide de devenir moine orthodoxe, l'adolescent introverti se retrouve livré à lui-même. Il se débat au quotidien pour faire coexister son devoir envers Dieu, son besoin d'amour et son idée de la virilité... Mais comment trouver sa place quand on est sans repère dans une Georgie post-soviétique à la fois si turbulente et si pieuse ? 
Panopticon est ainsi une réflexion universelle sur la façon dont le pouvoir mental façonne les corps et les désirs. Il l’est tout autant sur la nécessité vitale de s’en affranchir pour devenir visible à ses propres yeux et à ceux des autres. (Bande à part) 
Le titre du film, Panopticon, emprunté au concept foucaldien du panoptique, symbolise la surveillance. C’est celle de Dieu, de la société, mais aussi du regard que Sandro porte sur lui-même. L’œuvre pose une question brûlante : comment, confronté à la rupture des repères, garder un regard d’espérance sur les vies brisées ? Entre contrainte morale et quête de soi, il nous rappelle que l’éthique commence dans la lucidité du regard sur soi, et sur ceux que la société marginalise. (reforme.net) 






Semaine du 30 juillet 
Au rythme de Vera  


Frilm d’Ido Fluk - Allemagne, Pologne, Belgique - 1h 56 - avec Mala Emde, John Magaro, Michael Chernus 
En 1975, Vera Brandes, une jeune femme ambitieuse de 18 ans, va défier les conventions, s’opposer à ses parents et prendre tous les risques pour réaliser son rêve : organiser un concert de Keith Jarrett à l’Opéra de Cologne. Son audace et sa détermination vont donner naissance à un des enregistrements mythiques du XXe siècle : The Köln Concert. 

C’est un biopic enlevé, mais de quelqu’un qui n’est pas célèbre ! C’est un thriller prenant même si on connait la fin. C’est un grand film sur le jazz, ses austères coulisses, son petit monde et ses enjeux profonds. Fascinée par les concerts de Jazz, la fougueuse Vera Brandes vit un véritable choc en découvrant une prestation du pianiste noir américain Keith Jarret. Avec une actrice épatante, une histoire incroyable et une légende américaine, Au rythme de de Vera emporte le morceau, c’est le cas de le dire ! (William Benedetto - Cinéma l’Alhambra, Marseille) 
Le scénario de Fluk est double par sa structure, mais aussi sa qualité : intéressant et effervescent quand il détaille la contribution décisive de Brandes à la légende de Jarrett et au jazz européen dans son ensemble, il devient ampoulé quand on observe les circonstances difficiles de la représentation du pianiste américain (incarné par un John Magaro qui ne manque pas d'avoir de grosses poches sous les yeux). (Cineuropa.org) 


Semaine du 6 aout
 La Trilogie d’Oslo – Rêves
  
Film de Dag Johan Haugerud - Norvège - 1h 50 - avec Ella Øverbye, Ane Dahl Torp, Selome Emnetu 
Johanne tombe amoureuse pour la première fois de sa vie, de sa professeure. Elle relate ses émotions dans un carnet. Quand sa mère et sa grand-mère lisent ses mots, elles sont d’abord choquées par leur contenu intime mais voient vite le potentiel littéraire. Tandis qu’elles s’interrogent, entre fierté et jalousie, sur l’opportunité de publier le texte, Johanne se démène entre la réalité et le romanesque de son histoire... 
Voici une admirable trilogie qui ne prend pas la forme d’une suite et ne mise sur aucun effet d’entrelacement, mais dont le fil rouge serait plutôt à trouver dans les échos du sentiment amoureux que se renvoie chaque fragment. L’unité manifeste de l’ensemble, c’est le portrait libre et moderne que forment ces trois films de la ville d’Oslo et de ses habitants, le temps d’un été aux journées clémentes et à la luminosité sans fin. Chaque volet décline différentes visions de l’amour, à des âges et dans des contextes distincts. La mise en scène, discrète mais inventive, échafaude des passerelles entre les situations pour composer un véritable panorama des relations à l’ère contemporaine, où la liberté de chacun déjoue avec malice les différentes facettes de la normativité. Une méditation introspective et réjouissante sur l’amour, de ses premiers frémissements à ses différentes trajectoires. (La Gazette d'Utopia) 


Semaine du 6 aout
Des feux dans la plaine 

  
Film de Ji Zhang – Chine - 1h 41 - avec Zhou Dongyu, Liu Haoran, Yuan Hong 
Chine, 1997. Une série de meurtres endeuille la ville de Fentun. Les crimes s’arrêtent mystérieusement sans que les autorités aient pu élucider l’affaire. Huit ans plus tard, un jeune policier, proche d’une des victimes, décide de rouvrir l’enquête. 
Zhang Ji s’intéresse plus à la société chinoise et à son évolution plutôt qu’à son intrigue un peu nébuleuse par moments… Chef opérateur de renom (les images du film sont splendides), il marche sur les pas de Diao Yinan, instigateur en 2014 d’un renouveau du film noir chinois avec son Black coal, qui lui-même n’était pas sans parenté avec A touch of sin de Jia Zhang-Ke. Tendu, sec, bouleversant, Des feux dans la plaine soutient vaillamment la comparaison avec ses glorieux aînés. (La Gazette d'Utopia) 


Semaine du 13 aout
La Trilogie d’Oslo – Amour    



Film de Dag Johan Haugerud – Norvège - 1h 59 - avec Andrea Bræin Hovig, Tayo Cittadella Jacobsen, Marte Engebrigtsen 
Sur un ferry qui les ramène à Oslo, Marianne, médecin, retrouve Tor, infirmier dans l’hôpital où elle exerce. Il lui raconte qu’il passe souvent ses nuits à bord, à la recherche d’aventures sans lendemain avec des hommes croisés sur des sites de rencontre. Ces propos résonnent en Marianne, qui revient d’un blind date organisé par sa meilleure amie et s’interroge sur le sens d’une vie amoureuse sans engagement. Mais ce soir-là, Tor succombe au charme de Bjorn, qui lui résiste et lui échappe... 



Semaine du 13 aout
Eddington 

Film d’Ari Aster – USA - 2h 25 - avec Joaquin Phoenix, Pedro Pascal, Emma Stone 
Mai 2020 à Eddington, petite ville du Nouveau Mexique, la confrontation entre le shérif et le maire met le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres. 
La chronique satirique d’Eddington tape aussi bien sur le petit peuple frustré et bas du front que sur l’opposition démocrate arrogante, les manifestants anti-racistes petits-bourgeois gentiment demeurés, les industriels sans scrupules et les écolos idéalistes. Le réalisateur décrit parfaitement l’impasse de sa société qui, à force de faire monter la pression, aboutit au cataclysme sidérant et jubilatoire de la seconde partie du film, où l’expression « jeu de massacre » prend tout son sens. Eddington est servi par des prouesses de mise en scène, un humour corrosif et un casting exceptionnel – notamment Joaquin Phoenix, (comme toujours) génialement méconnaissable. (La Gazette d'Utopia) 


Semaine du 20 aout
La Trilogie d’Oslo – Désir 


Film de Dag Johan Haugerud - Norvège - 1h 58 avec Jan Gunnar Røise, Thorbjørn Harr, Siri Forberg 
Un ramoneur, heureux père de famille, en couple avec son épouse depuis des années, a une aventure inattendue avec un client ... Il ne la considère ni comme l’expression d’une homosexualité latente, ni comme une infidélité, juste comme une expérience enrichissante. Il s’en ouvre à son épouse, qui le prend mal, puis à son patron, marié comme lui, qui lui avoue faire toutes les nuits des rêves dans lesquels il est une femme, objet du désir de David Bowie... 




Semaine du 20 aout 
Super Happy forever  


Film de Kohei Igarashi - Japon, France - 1h 34 - avec Hiroki Sano, Yoshinori Miyata, Nairu Yamamoto 
Sano est de retour à Izu, au bord de la mer. Il semble absent à lui-même et à ce qui l’entoure, sauf à cette casquette rouge qu’il cherche obstinément. Il est en quête d’un signe, d’une trace, de quelque chose qui pourrait attester d’un événement survenu ici, en réincarner le souvenir. 
Parcouru d’une ambiance fantomatique, avec ses paysages de bord de mer mélancoliques, Super Happy Forever se démarque par son sens jouissif de de la dérision, du décalage, tout en faisant le portrait de masculinités encore rares au cinéma, tout autant que d’une amitié déconstruite. (Lux Film Festival) 



Semaine du 27 aout
Frantz Fanon  

 
Film d’ Abdenour Zahzah - Algérie, France - 1h 31 avec Alexandre Desane, Gérard Dubouche, Nicolas Dromard 
Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville, au temps où le Docteur Frantz Fanon était Chef de la cinquième division entre l’an 1953 et 1956. Algérie française, 1953. À l’hôpital de Blida-Joinville, Frantz Fanon, jeune psychiatre noir, tente de soigner les Algériens de leurs aliénations lorsque la guerre surgit à l’intérieur même de ses services. 
En se replongeant dans les années que Frantz Fanon a passées à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville, le film d’Abdenour Zahzah met en lumière la genèse de l’engagement anti-colonial de l’auteur de Peaux noires, masques blancs. (Festival du réel) 




Semaine du 27 aout
Pooja, Sir
 
 
Film de Deepak Rauniyar - Népal, France - 1h 49 - avec Asha Maya Magrati, Nikita Chandak, Dayahang Rai 
Quand deux garçons sont enlevés dans une ville frontalière du Népal, l’inspectrice Pooja est envoyée de Katmandou pour résoudre l’affaire. A son arrivée, les troubles politiques et les manifestations raciales la forcent à demander de l’aide à Mamata, une policière locale. En affrontant la discrimination et le sexisme, les deux femmes tenteront de résoudre l’affaire, mais à quel prix pour chacune d’elles ? 
Avec une mise en scène stylisée, le cinéaste Deepak Rauniyar vise le réalisme dans "Pooja, Sir". Polar, féminisme et discrimination cohabitent, tout comme l'aspect social et politique, grâce au personnage de Pooja, incarné par l'actrice Asha Magrati, également co-scénariste du film. Figure de proue du cinéma népalais, Deepak Rauniyar est le réalisateur de "White Sun" (2016), sur la guerre civile qui a déchiré son pays, et "Highway" (2012), sur les tabous de la société népalaise. Avec "Pooja, Sir", le cinéaste signe un thriller où chaque rebondissement éclaire une facette de l'injustice et pose un regard sur les tensions interethniques et l'oppression des femmes. (rts.ch) 




Semaine du 31 aout
Baby Sitter

Film canadien, français de Monia Chokri - 1h 27 - avec Patrick Hivon, Monia Chokri, Nadia Tereszkiewicz 
Suite à une blague sexiste devenue virale, Cédric, jeune papa, est suspendu par son employeur. Pour se racheter, il va avec l'aide de son frère Jean-Michel, s'interroger sur les fondements de sa misogynie à travers l’écriture d’un livre. De son côté, sa femme Nadine en proie à une dépression décide d'écourter son congé maternité. L’arrivée dans leur vie d’une baby-sitter au charme espiègle et envouteur, va chambouler leur existence. 

Cette comédie 100% québécoise interroge les rapports hommes-femmes avec une liberté de ton réjouissante et une esthétique joyeusement décalée qui joue avec les codes de la série B. (Le JDD) 
Une réjouissante exploration de la loi du désir qui appuie les stéréotypes pour mieux leur faire la peau. (L'Humanité)