Du 20 au 26 novembre

Semaine du 10 septembre
Diner à l’anglaise    

 


Film de Matt Winn - Grande-Bretagne - 1h 30 - avec Rufus Sewell, Shirley Henderson, Olivia Williams 
Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s’invite et se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance, Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à l’eau, ruinant ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de ramener le corps de Jessica dans son propre appartement. Après tout, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? 
Un jeu de massacre jubilatoire où l’humour noir est roi, porté par un casting britannique exceptionnel : Shirley Henderson, Alan Tudyk, Rufus Sewell et Olivia Williams. (Le Dauphiné Libéré) 
Cet hilarant vaudeville s'amuse des mille et un retournements de situation qui vont faire obstacle à l'objectif que s'est fixé Sarah. Le film s'avère surtout une irrésistible satire de la middle class britannique, évoquant à mots couverts l'amitié, les remords ainsi que l'hypocrisie d'une classe sociale qui ne pense plus qu'à son petit confort. (Le Figaro) 




Semaine du 10 septembre
Comme le feu  





Film de Philippe Lesage - Canada, France - 2h 35 - avec Noah Parker (II), Aurélia Arandi-Longpré, Arieh Worthalter 
Jeff, 17 ans, est secrètement amoureux d’Aliocha. Tous deux admirent le mystérieux Blake, un vieil ami du père de la jeune fille, qui les invite à passer quelques jours dans son chalet de chasse au cœur du grand nord canadien. Là, en pleine nature, les deux adolescents se confrontent à un monde d’adultes puérils, prêt à s’embraser. 
Dans une réalisation qui exploite à fond les décors, forêts inquiétantes, cours d'eau tumultueux, chalet cosy, Philippe Lesage met en scène les sentiments et ressentiments des uns et des autres, à la manière d'une tragédie grecque. (Franceinfo Culture) 
En trois repas, et trois nuits, Philippe Lesage filme en plans-séquences la grande machine humaine qui déraille et vacille, l’ego des adultes empêchant tout espoir de sortie du tunnel. (Le Monde) 



Semaine du 17 septembre
La Mélancolie 



Film de Takuya Katô - France, Japon - 1h 24 - avec Mugi Kadowaki, Kentaro Tamura, Shôta Sometani 
Après la perte brutale de son amant, Watako retourne discrètement à sa vie conjugale, sans parler à personne de cet accident. Lorsque les sentiments qu’elle pensait avoir enfouis refont surface, elle comprend que sa vie ne pourra plus être comme avant et décide de se confronter un à un à tous ses problèmes. 
Chacun des personnages possède ses propres difficultés au moment de trouver les mots et le ton justes, et c’est ce décalage entre ce qu’ils vivent intérieurement et ce qu’ils s’autorisent à exprimer aux autres qui donne au film son poignant relief. Un peu comme dans une version mélancolique du cinéma de Rohmer ou de Hong Sangsoo. (Le Polyester) 



Semaine du 17 septembre
City of Darkness 


Film de Soi Cheang - Hong-Kong - 2h 05 - avec Louis Koo, Sammo Kam-Bo Hung, Raymond Lam 
Titre original Jiu Lóng Chéng Zhài·Wéi Chéng 
Dans les années 80, le seul endroit de Hong Kong où la Loi Britannique ne s’appliquait pas était la redoutable Citadelle de Kowloon, une enclave livrée aux gangs et trafics en tous genres. Fuyant le puissant boss des Triades Mr. Big, le migrant clandestin Chan Lok-kwun se réfugie à Kowloon où il est pris sous la protection de Cyclone, chef de la Citadelle. Avec les autres proscrits de son clan, ils devront faire face à l'invasion du gang de Mr. Big et protéger le refuge qu'est devenue pour eux la cité fortifiée. 
Ainsi derrière son énergie, ses combats jouissifs et ses intrigues de gangs, City of darkness dévoile un propos politique, sur fond d’anti-colonialisme bien sûr mais aussi de lutte des classes : ce sont les grands propriétaires, les trafiquants, les marchands portuaires, les autorités… que combattent les petites gens de Kowloon, pour gagner le simple droit de vivre dignement. Le film raconte en fait la lutte pour la survie d’une enclave qui, parce qu’elle est minuscule, est devenue une grande famille. (La Gazette d'Utopia) 

Semaine du 24 septembre
Le dernier bus 

 

Film de Gillies MacKinnon – Grande Bretagne - 1h 26 - avec Timothy Spall, Phyllis Logan, Saskia Ashdown 
L'histoire réconfortante de Tom, un retraité dont la femme vient de décéder, qui voyage du point le plus au nord de la Grande-Bretagne jusqu'à sa ville d'origine, située au point le plus au sud, en utilisant sa carte de bus gratuite. 
Avec une bonne dose de courage, d'optimisme et de spontanéité, il affronte sa propre vulnérabilité. Jusque-là, la Grande-Bretagne moderne aux mille visages lui était inconnue. Elle lui réservera bon nombre d'aventures et de rencontres enrichissantes. "The Last Bus" est un road movie qui fait chaud au coeur car il rappelle au public que nous sommes tous d'une manière ou d'une autre en route... (CineNews) 


Semaine du 24 septembre
La Prisonnière de Bordeaux  
 
 

Film de Patricia Mazuy – France - 1h 48 - avec Isabelle Huppert, Hafsia Herzi, Noor Elsari 
Alma, seule dans sa grande maison en ville, et Mina, jeune mère dans une lointaine banlieue, ont organisé leur vie autour de l’absence de leurs deux maris détenus au même endroit… A l’occasion d’un parloir, les deux femmes se rencontrent et s’engagent dans une amitié aussi improbable que tumultueuse… 
Patricia Mazuy signe un film d’émancipation féminine et de sororité, sur fond de rapport de classe. Dans les rôles principaux, Isabelle Huppert et Hafsia Herzi forment un tandem qui fonctionne à merveille, noué autour d’un désir commun d’en finir avec le passé et de s’affranchir de la domination masculine. Sans manichéisme et sans tiédeur. (La Gazette d'Utopia) 



 

Semaine du 2 octobre
Tatami   

 Film de Zar Amir Ebrahimi, Guy Nattiv - Géorgie, U.S.A. - 1h 43 - avec Arienne Mandi, Zar Amir Ebrahimi, Ash Golde 
La judokate iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent aux Championnats du monde de judo avec l'intention de ramener sa première médaille d'or à l'Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l'implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve. 
L’Israélien Guy Nattiv et l’Iranienne en exil Zar Amir Ebrahimi réalisent ensemble une œuvre politique brûlante. (Le Dauphiné Libéré) 
Le spectateur sort ainsi du film le souffle doublement coupé, d'abord par le destin de ces femmes iraniennes qui gardent la tête haute pour conquérir leur liberté, ensuite par la puissance visuelle des affrontements - jamais le sport de Teddy Riner n’avait été aussi bien filmé. (Paris Match) 


 






Semaine du 2 octobre
La Partition   

 
Film de Matthias Glasner – Allemagne - 3h 00 - avec Lars Eidinger, Corinna Harfouch, Lilith Stangenberg 
Tom, chef d'orchestre à Berlin, est sur le point de devenir le père de l'enfant de son ex-femme. Sa sœur Ellen, entame une liaison avec un homme marié, avec qui elle partage une passion pour l'alcool. Leurs parents déclinent physiquement et se sentent délaissés par leurs enfants. Alors qu'ils tentent de renouer des liens, les non-dits empêchent la famille Lunies de se réconcilier. 
Virtuose et élégant, le nouveau film de Matthias Glasner, subtilement situé entre Michael Haneke et Ruben Östlund, suit la plongée en enfer d’une famille hantée par ses névroses. Une œuvre aussi cynique et drôle que dramatique. (aVoir-aLire.com) 
Un jeu de portrait ciselé et précis, qui permet à de très beaux acteurs de livrer une partition magistrale. M. Glasner fait des merveilles à partir de situations dont ressort un L. Eidinger flamboyant. (Les Fiches du Cinéma) 






Vendredi  4 octobre
L'Usage du monde - Voyage entre nature et culture    


Film d’Agnès Fouilleux – France - 1h 46 –  
C'est un film documentaire qui mêle archives, récits, littérature et réel. Un voyage depuis la préhistoire à l’histoire, jusqu’aux luttes environnementales et sociales actuelles. Scientifiques, historien, archéologue, philosophe, anthropologues - dont Claude Lévi-Stauss - expliquent le poids de la culture, des mythes et des préjugés dans notre rapport à la nature et à la domination. Une domination sur la nature sauvage, la terre et l'eau mais depuis longtemps aussi, domination sur les femmes et les « sauvages »… Travaux pratiques à l'appui, le film montre qu’un autre chemin est possible. Militants, paysans, associations, collectifs, forts de leur vigilance, de leur connaissance du réel et de la nature, avec pugnacité, tentent de faire changer le cours de l’histoire. 
Avec un tel titre, Agnès Fouilleux pose un niveau d’exigence intellectuel, en se plaçant à la fois sous le patronage de Nicolas Bouvier et du récit de voyage, et de Claude Levi-Strauss pour les liens entre nature et culture. Et le film tient ses promesses, et explore la façon dont nos cultures (au sens très large) disent le lien que nous avons avec la nature. Voyage dans le temps (depuis les grottes ornées de peintures animalières) jusqu’à aujourd’hui, voyage dans l’espace (depuis le voyage dans la lune de Méliès jusqu’aux décharges sauvages), le film a le mérite de faire découvrir que la thématique de la protection de la nature ne date pas de la fin du XXe siècle, mais que l’humanité est restée sourde aux discours et théories allant dans ce sens. Jusqu’à quand ? L’autre mérite du film est de convoquer différentes approches, qu’elles soient liées au récit, au mythe ou à la science pour dire la place que notre terre devrait entretenir au centre de nos préoccupations. Parmi tous les documentaires récents consacrés à cette thématique, celui d’Agnès Fouilleux se remarque par sa volonté de traiter la problématique dans sa globalité, avec un montage qui fait découvrir approches et problèmes – narratives, scientifiques, sociales, politiques – petit à petit. 
De quoi nourrir de riches débats ! (Huit et Demi) 

Semaine du 9 octobre
Silex and the City    


Film d’animation de Jul et Jean-Paul Guigue – France - 1h 20 -  
Dans une préhistoire condamnée à ne jamais évoluer, un père et sa fille en conflit vont bouleverser la routine de l’Âge de pierre. Après un aller-retour dans le futur, ils ramènent accidentellement l’équivalent d’une clé coudée Ikéa qui va enfin déclencher l’Évolution, pour le meilleur et surtout pour le pire. 
La simplicité naïve du dessin est compliquée par une redoutable propension au calembour et au registre référentiel. Autant dire que la fantaisie est aux commandes et qu’il n’y a qu’à se laisser conduire. (Le Monde) 
L’auteur et coréalisateur ne se contente pas d’enchaîner les scènes à la manière d’un film à sketchs, mais développe une intrigue solidement charpentée avec voyage spatio-temporel à la clé, en s’offrant, au passage, une parenthèse inattendue dans le « live action » avec comédiens en chair et en poils. (Télérama) 







Semaine du 9 octobre
 Le Léopard des Neiges    


Film de Pema Tseden - Chine - 1h 49 -  avec Tseten Tashi, Jinpa, Ziqi Xiong 
Dans une province déserte du Tibet, un léopard des neiges s’introduit de nuit dans un enclos et tue neufs moutons. Ivre de sang, il s’y endort et se retrouve prisonnier au matin. Une équipe de télévision arrive sur les lieux alors que le berger, fou de colère, promet de tuer l’animal si l’État refuse de lui accorder une compensation financière. Son frère, un jeune lama qui semble communiquer de manière subliminale avec l'animal, veut le sauver à tout prix, tout comme deux policiers qui tentent de raisonner le berger. 
Derrière les agitations et les éclats de voix de ces hommes rassemblés dans une ferme isolée autour de l’animal, là où la nature humaine est irrémédiablement à la fraternité, il y a une démarche spirituelle et empathique qui rend le film spécialement émouvant. (CinemaTeaser) 
Une geste à la fois onirique et humaine qui plaide avec une certaine élégance pour la préservation de l’environnement et des traditions tibétaines. (L'Humanité) 


Semaine du 16 octobre
Langue étrangère    
    
Film de Claire Burger - France, Allemagne, Belgique - 1h 45 - avec Josefa Heinsius, Lilith Grasmug, Nina Hoss 
Fanny a 17 ans et elle se cherche encore. Timide et sensible, elle peine à se faire des amis de son âge. Lorsqu'elle part en Allemagne pour un séjour linguistique, elle rencontre sa correspondante Lena, une adolescente qui rêve de s’engager politiquement. Fanny est troublée. Pour plaire à Lena, elle est prête à tout. 
Les films convaincants sur l'adolescence et ses zones grises sont des exceptions ; en l'occurrence, Langue étrangère fait figure de très belle exception. (Marianne) 
Séduction, fantasmes et complicité adolescente constituent des moments sensibles et désinhibés que les deux jeunes comédiennes incarnent avec incandescence. L'homosexualité n'est plus un sujet, tandis que le scénario, qui en sonde les mécanismes amoureux, explore aussi les différents degrés d'engagement politique de la jeunesse d'aujourd'hui. (Positif) 



Semaine du 16 octobre 
Ma vie, ma gueule      
  


Film de Sophie – France - 1h 39 - avec Agnès Jaoui, Angelina Woreth, Édouard Sulpice 
Barberie Bichette, qu'on appelle à son grand dam Barbie, a peut-être été belle, peut-être été aimée, peut-être été une bonne mère pour ses enfants, une collègue fiable, une grande amoureuse, oui peut-être… Aujourd'hui, c'est noir, c'est violent, c'est absurde et ça la terrifie : elle a 55 ans (autant dire 60 et bientôt plus !). C'était fatal mais comment faire avec soi-même, avec la mort, avec la vie en somme… 
De la promotio
n 1990 de la Fémis dont elle faisait partie aux côtés de Noémie Lvovski, Solveig Anspach ou encore Arnaud des Pallières, jusqu’au 31 juillet dernier où elle a succombé à la maladie à l’âge de 58 ans, Sophie Fillières aura, outre ses activités de scénariste, réalisé une petite dizaine de films (trois courts et sept longs). Corpus aussi léger que précieux en ceci qu’il impose au paysage cinématographique français une forme comique absolument singulière, mélangeant la tradition française du cinéma de la parole à une certaine loufoquerie anglo-saxonne. Ainsi le don absolu de Sophie Fillières pour écrire des dialogues aussi farfelus que poétiques s’allie dans ses films à un sens impeccable du burlesque de situation. Ajoutons à cette force comique, un trait tragique particulier : pour se sortir du mauvais pas dans lequel ils se trouvent les personnages de Sophie Fillières n’ont pour seul outil que le langage qu’ils ne cessent de tricoter comme pour s’inventer un filet où leur corps pourra retomber sans dommage. Dans un monde où le fabuleux s’est envolé (la magie du père dans Ma vie ma gueule n’opère plus), il ne reste plus que l’affabulation. Les personnages s’en remettent donc aux mots qui vont et viennent, parfois piégés, un peu comme on joue à la marelle (le mot, étant comme on sait, la mort sans en avoir l’r). C’est le cas ici de Barberie Bichette, admirablement interprétée par Agnès Jaoui, cinquantenaire sonnée par la maladie et la menace de la mort qui rôde déjà. Philippe Katerine joue le rôle du loup enjôleur qui tourne autour de la Bichette ; loup qu’il s’agira d’apprivoiser… Comme souvent dans les films de Sophie Fillières, le personnage principal est d’abord bloqué, piétine, s’accroche avec les autres, s’évanouit face au vertige du redoublement de toute chose (motif du miroir et du retour du passé perdu), jusqu’à ce que, et c’est là le miracle de la seconde partie de ce film magnifique, Barberie file à l’anglaise et donne consistance aux mots qu’elle a élus. Elle trouve alors un coin de terre ferme sur lequel elle pourra se tenir droite et s’instituer princesse. Un royaume. À ce moment du film, les larmes qui se mêlaient aux rires des spectateurs durant la projection de Ma vie ma gueule en ouverture de la dernière Quinzaine des cinéastes n’étaient pas seulement dues à l’absence physique de Sophie Fillières dans la salle mais bel et bien à la consistance de son art. Chapeau ! (Acrira) 



Semaine du 23 octobre 
Be natural, l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché   



Film de Pamela B. Green - 1h 42 - avec Jodie Foster, Evan Rachel Wood, Andy Samberg 
Première femme réalisatrice, productrice et directrice de studio de l’histoire du cinéma, Alice Guy est le sujet d’un documentaire mené tambour battant telle une enquête visant à faire (re)connaître la cinéaste et son œuvre de par le monde. 
Il aura fallu attendre la réalisatrice Pamela B. Green pour qu’un documentaire américain remarquable consacre enfin cette pionnière française du cinéma, avec "Be Natural : l'histoire cachée d'Alice Guy-Blaché". (Franceinfo Culture) 
Une matière abondante que met en scène sans pesanteur et avec un brin de suspense ce remarquable documentaire. (Le Monde) 







Semaine du 23 octobre
Les barbares   
  

Film de Julie Delpy - France - 1h 41 - avec Julie Delpy, Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte 
A Paimpont, l’harmonie règne : parmi les habitants, il y a Joëlle - l’institutrice donneuse de leçons, Anne – la propriétaire de la supérette portée sur l’apéro, Hervé – le plombier alsacien plus breton que les Bretons, ou encore Johnny – le garde-champêtre fan de… Johnny. Dans un grand élan de solidarité, ils acceptent avec enthousiasme de voter l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent ne sont pas ukrainiens… mais syriens ! Et certains, dans ce charmant petit village breton, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil. Alors, au bout du compte, c’est qui les barbares ? 
En combinant humour et réflexion sociétale, Julie Delpy signe une comédie intelligente, humaniste, servie par des répliques brillantes et un casting aux petits oignons. Une comédie populaire au bon sens du terme, porteuse d’espoir, qui séduit par son approche délicate des questions d’intégration et de tolérance. La réalisatrice précise cependant que Les Barbares n’est pas un film à message, mais plutôt un film qui « essaie simplement d’être honnête sur une situation actuelle qu’il ne faut ni minimiser ni diaboliser.” (Bretagne cinéma) 


Semaine du 07 aout
Sons
 
Film de Gustav Möller - Danemark, Suède - 1h 40 - avec Sidse Babett Knudsen, Sebastian Bull Sarning, Dar Salim 
Eva, gardienne de prison exemplaire, fait face à un véritable dilemme lorsqu'un jeune homme de son passé est transféré dans l’établissement pénitentiaire où elle travaille. Sans dévoiler son secret, Eva sollicite sa mutation dans l'unité du jeune homme, réputée comme la plus violente de la prison. 
Sons impressionne par sa noirceur et la qualité des interprétations, le duo formé par Sidse Babett Knudsen et Sebastian Bull étant presque de chaque plan. Ils participent à entretenir la noirceur du film, presque intégralement tourné dans les murs d’une prison de Copenhague, créant un sentiment d’étouffement extrêmement prenant. La qualité de la mise en scène se ressent dans cette grande intensité dramatique qui ne relâche pas son étreinte jusqu’au dernier plan, et des derniers mots prononcés, qui restent longtemps imprimés après le générique de fin. (lebleudumiroir) 


Semaine du 14 aout
Les gens d’à côté    


Film d’ André Téchiné - France - 1h 25 - avec Isabelle Huppert, Hafsia Herzi, Nahuel Perez Biscayart 
Lucie est une agent de la police technique et scientifique, proche de la retraite. Son quotidien solitaire est troublé par l’arrivée dans sa zone pavillonnaire d’un jeune couple, parents d’une petite fille. Alors qu’elle se prend d’affection pour ses nouveaux voisins, elle découvre que Yann, le père, est un activiste anti-flic au lourd casier judiciaire. Le conflit moral de Lucie entre sa conscience professionnelle et son amitié naissante pour cette famille fera vaciller ses certitudes… 
Savoir séparer la vie privée de la vie professionnelle, apprendre à connaître les gens avant de les juger, tenter de se mettre à minima à la place de l’autre, partager la vie de quelqu’un dont on n'a pas les mêmes idées, bref savoir dialoguer même avec l’ennemi, tout cela constitue la multitude de thématiques abordées en douceur dans ce thriller psychologique étonnant. Isabelle Huppert incarne avec aplomb cette veuve, dont le conjoint, également policier, s’est suicidé. Quant au duo composé par Nahuel Perez Biscayart (décidément très présent à Berlin) et Hafsa Herzi, il apparaît crédible de bout en bout. Le dernier film d'André Téchiné évolue ainsi sur le film du rasoir, entre tentation de la délation, risque de d'utilisation de sa fonction, mensonge et omission, solitude et famille de substitution, pour mieux semer le trouble.(abusdecine) 


Semaine du 14 aout
Aloïse 
 Film de Liliane de Kermadec - France - 1h 55 avec Caroline Huppert, Delphine Seyrig, Isabelle Huppert 
D’après la vie de l’artiste suisse Aloïse Corbaz. L’histoire d’une jeune femme d’origine modeste, pleine d’ambition artistique. Gouvernante en Allemagne, la première guerre mondiale l’oblige à regagner sa patrie. Mais fragile et perturbée, elle est internée jusqu’à la fin de sa vie. Isolée du monde, elle le réinvente par la peinture… 
On croit souvent Liliane de Kermadec la cinéaste d’un seul film. C’est faux, elle a réalisé à partir des années 60 et jusqu’à sa mort en 2020 une petite vingtaine de films, longs et courts, divers, télé et ciné, fictions ou documentaires. Au cours de la seconde moitié de sa vie, elle mène à bien des projets autoproduits autour de figures aussi variées – mais secrètement liées par la politique et le genre – que l’éditrice de l’œuvre de Charles Fourier, Simone Debout-Oleszkiewicz (Paris ou l’utopie perdue, 2018), ou les femmes du mouvement révolutionnaire des Tupamaros en Uruguay (le Cri des fourmis, 2015). S’il est donc faux qu’elle est la réalisatrice d’un seul film, Aloïse (1975), toutes ces autres productions sont invisibles, perdues, inachevées, hors circuit. Liliane de Kermadec est à peine une artiste mais maudite. Comme Aloïse. (Libération) 


Semaine du 21 aout
Val Abraham

Film de Manoel de Oliveira - Portugal, Suisse, France - 3h 23 - avec Luís Miguel Cintra, Leonor Silveira, Cecile Sanz de Alba 
AEma, pour s'évader de sa vie terre à terre, se réfugie dans la poésie et le romantisme. Ses amours successives ne voilent pas sa désillusion progressive et, comme Emma Bovary, la conduisent à la mort. 
Vale Abrãao» est le film d’Oliveira où l’amour n’est plus le privilège des femmes et le sexe celui des hommes. Car cette Ema faite de feu, cette femme qui se donne à son mari, puis à ses amants, sans les aimer et sans rien demander, c’est la Terre et c’est l’épée à la fois, elle est née comme ça. C’est la Bovary de «l’âme qui balance» et que les hommes aiment à la folie mais ne comprennent jamais. Pas la Bovary de Flaubert, mais celle, sacrée, de Agustina et de Oliveira. Seule la rivière – le Douro, toujours – pourra l’accueillir, ses supplices, ses extases, tout le désir. (fidMarseille.org) 



Semaine du 21 aout 
Le Schpountz 

Film de Marcel Pagnol – France - 2h 08 - avec Fernandel, Fernand Charpin, Orane Demazis 
Jeune commis épicier un peu mythomane, Irénée, à qui le cinéma a tourné la tête, est convaincu qu'il deviendra un acteur célèbre. Il rencontre une équipe de tournage qui lui réserve une plaisanterie cruelle... Il arrive aux studios plein d'espoir... 
Inspiré d'une anecdote survenue sur le tournage d'Angèle, le personnage de Fernandel, neveu de l'épicier du village (inoubliable Fernand Charpin), se fait berner par une équipe de tournage, qui lui réserve une plaisanterie bien cruelle. Dans un jeu de dupes à la fois drôle et pathétique, la plume chantante de Pagnol dénonce la futilité et l'hypocrisie d'une profession, tout en s'interrogeant sur la fonction du comique. Les simulacres, les désillusions et les remords serviront la cause du fada, qui finira par triompher dans une joyeuse pagaille.(cinematèque) 


Semaine du 28 aout
L’innocent  

Film de Luchino Visconti - Italie, France - 2h 09 - avec Jennifer O'Neill, Laura Antonelli, Giancarlo Giannini 
Dans l'Italie bourgeoise du XIXe siècle, Tullio, l'époux de Giuliana, n'a de cesse de tromper sa femme ! Il fréquente d'ailleurs très régulièrement Teresa. Un jour, cette dernière rencontre un autre homme et cela rend Tullio très triste. Il se tourne alors de nouveau vers sa femme, mais celle-ci, en désespoir de cause, a trouvé elle aussi un amant ! Réalisant qu'il est trop tard pour la récupérer, il s'apprête à commettre une grave erreur... 
Ce film douloureux, hanté par la mort, n'a rien d'académique. La reconstitution luxueuse de l'Italie des années 1900 est marquée par la nostalgie de Visconti pour son enfance aristocratique. (Télérama) 
Le résultat est un grand film malade, au montage pas toujours maîtrisé, mais qui porte indéniablement la marque de son auteur. Un testament morbide et décadent réalisé par un vieil homme n'ayant pas fait la paix avec ses démons intérieurs. (aVoir-aLire.com) 



Semaine du 28 aout
Mon parfait inconnu
 
Film de Johanna Pyykkö - France, Norvège - 1h 47 - avec Camilla Godø Krohn, Radoslav Vladimirov, Maya Amina Moustache Thuv 
Ebba, jeune femme solitaire de 18 ans, travaille dans le port d’Oslo. Un soir, elle découvre à terre un homme d’une grande beauté, blessé à la tête. Se rendant compte qu’il est atteint d’amnésie, elle lui fait croire qu’ils sont amants et leur construit un univers bâti sur le mensonge. Mais progressivement, Ebba comprend que les pires tromperies ne viennent peut-être pas d’elle... 
Rythmé par les illusions et les mensonges de son héroïne, Mon parfait inconnu a quelque chose du conte. Mais dans Mon parfait inconnu, un mensonge peut en cacher mille autres et Ebba va bientôt se retrouver prise à son propre piège. Alors que nous sommes entrés dans le film par le biais de sa psyché, nous finissons peu à peu, comme elle, par nous perdre, à ne plus vraiment savoir ce qu’il faut craindre, ce qui relève du fantasme ou de la paranoïa. (Lebleudumiroir) 



Semaine du 31 aout
Baby Sitter

Film canadien, français de Monia Chokri - 1h 27 - avec Patrick Hivon, Monia Chokri, Nadia Tereszkiewicz 
Suite à une blague sexiste devenue virale, Cédric, jeune papa, est suspendu par son employeur. Pour se racheter, il va avec l'aide de son frère Jean-Michel, s'interroger sur les fondements de sa misogynie à travers l’écriture d’un livre. De son côté, sa femme Nadine en proie à une dépression décide d'écourter son congé maternité. L’arrivée dans leur vie d’une baby-sitter au charme espiègle et envouteur, va chambouler leur existence. 

Cette comédie 100% québécoise interroge les rapports hommes-femmes avec une liberté de ton réjouissante et une esthétique joyeusement décalée qui joue avec les codes de la série B. (Le JDD) 
Une réjouissante exploration de la loi du désir qui appuie les stéréotypes pour mieux leur faire la peau. (L'Humanité)