Italie 2009
Generazione mille euros
(29 novembre à 20 h 30) 
 
Film italien de Massimo Venier (2008) – 1h41 
 
avec  
Andro Tiberi (Matteo Moretti),  
Carolina Crescentini (Angelica Garrone) 
Matteo a 30 ans, un diplôme en poche et un talent certain pour les mathématiques. Et pourtant, il parvient à peine à payer le loyer de l’appartement qu’il partage avec Francesco, son meilleur ami. En peu de temps, son existence devient un cauchemar. Sa copine le quitte. Il est expulsé de chez lui et, comme si ça ne suffisait pas, il risque de perdre son emploi. Les arrivées dans sa vie de Béatrice, sa nouvelle colocataire, et d’Angela, la responsable marketing de l’entreprise où il travaille, vont profondément influer sur le cours des événements. Tout cela va forcer Matteo, pour la première fois, à penser à son avenir et à faire des choix. 
 
Inspirée du roman homonyme d’Antonio Incorvaia et d’Alessandro Rimassa, Generazione mille euro traite avec cocasserie d’une situation qui est loin d’être drôle. Encore une fois, le cinéma italien nous fait la preuve éclatante de sa capacité à traiter de problèmes graves avec une belle légèreté.
La ragazza del lago
(28 novembre à 17h30 ) 
 
Film italien d’Andrea Molaioli (2007) – 1h35  
 
avec  
Toni Servillo (Giovanni Sanzio),  
Valeria Golino (Chiara Canali),  
Fabrizio Gifuni (Corrado Canali) 
 
Dans le Frioul, une étudiante est retrouvée morte et nue au bord d’un lac. Le commissaire Giovanni Sanzio, un policier aguerri mais empêtré dans des déboires familiaux, arrive pour mener l’enquête. Une enquête qui le conduit peu à peu à voir, derrière l’adolescente sans histoire, les problèmes et le drame intérieur de cette dernière. 
 
Tiré d’un roman de la norvégienne Karin Fossum, le film La ragazza del lago repose avant tout sur l’incroyable atmosphère froide, mystérieuse, qu’il parvient à créer dans cette région perdue entre les montagnes. Plutôt habitué à la chaleur et au bourdonnement napolitain, Toni Servillo joue les caméléons pour livrer une interprétation remarquable qui lui a valu le Donatello du meilleur acteur. 
David de Donatello 2008 : Meilleur film, Meilleur réalisateur débutant, Meilleur scénario, Meilleur producteur, Meilleur premier rôle (Tony Servillo), Meilleur Directeur de la photographie, Meilleur monteur, Meilleure prise de son directe, Meilleurs effets spéciaux visuels /// Golden Globes : Meilleur premier film ; Meilleur scénario /// En compétition à Annecy Cinéma Italien 2007 /// La Biennale de Venise 2007 : Semaine de la critique : Prix Isvema pour le meilleur premier film ; Prix Francesco Pasinetti (SNGCI) : Meilleur acteur (Tony Servillo) 
 

Tutta la vita davanti
(29 novembre à 17 h 30) 
 
Film italien de Paolo Virzì (2008) – 1h47-  
 
avec  
 
Isabella Ragnonese (Marta), 
Micaela Ramazzotti (Sonia), 
Giula Salerno (Lara) 
Sabrina Ferilli (Daniela) 
 
Marta, une jeune diplômée, cultivée et taciturne, trouve du travail dans le call center d’une entreprise d’appareils électroménagers. Elle s’aventure dans un monde fait de standardistes et de vendeurs possédés, de danses de motivation, de jingle d’entreprise, de remise de prix et d’applaudissements frénétiques. 
 
Inspiré du roman Il mondo deve sapere - Romanzo tragicomico di una telefonista precaria de Michela Murgia, Paolo Virzì traite d’un sujet récurrent dans les documentaires italiens de ces dernières années en l’abordant avec beaucoup d’humour et de cynisme dans la grande lignée des comédies à l’italienne. 
En compétition au Festival du film italien de Villerupt 2008 /// Meilleur film, Meilleure actrice (Sabrina Ferilli) aux Golden Globes 2008
Vincere
(tous les jours) 
 
Film français, italien de Marco Bellocchio - 1h58 - avec Giovanna Mezzogiorno, Filippo Timi, Fausto Russo Alesi 
 
Le titre est un infinitif qui résonne de manière péremptoire : Vaincre ! Mais vaincre quoi ? Si on le prend pour un slogan politique, ce titre s’applique de toute évidence à Benito Mussolini, dont il énoncerait le programme conquérant. Mais, simple devise, il s’applique plus sobrement à décrire l’obstination d’Ida Dalser, pour qui il signifierait la volonté que soient reconnus sa relation passée avec Mussolini et l’enfant qui en a été le fruit. Marco Bellocchio lie ainsi d’entrée de jeu le public et le secret, le programme politique et l’élan vital, l’Histoire tout court et l’histoire intime. S’il réunit et harmonise, Vincere, pourtant, ne répète pas : il s’agit sans doute du film le plus mûr, le plus maitrisé, le plus stimulant, visuellement, d’un cinéaste dont le parcours fut à la fois bouillonnant et erratique, mais qui parait entré, depuis une décennie, dans la plénitude de son art. On retrouve dans Vincere la politique, la psychiatrie, le rapport à la mère, le rapport au père, la trahison historique, le complot bourgeois, et bien d’autres motifs déjà traités par Bellocchio. Jusqu’à l’asile de San Clemente que le cinéaste avait visité dans Fous à délier ( 1975), en pleine exaltation post-soixante-huitarde sur l’antipsychiatrie, et qu’il revisite ici avec son héroïne. La volonté didactique de Bellochio, qui a plus d’une fois réuni dans un même discours la sexualité et la politique, a rarement trouvé une expression aussi juste. Le foisonnement est sans cesse contrôlé ; le lyrisme, la tonalité d’Ida, est en même temps épousé et distancé. Dans ce balancement entre recul critique et compassion, Vincere impose les qualités rares d’un grand film : à la fois aventure esthétique et aventure intime. ( Positif) 
 
Ce que raconte Marco Bellocchio, de façon grandiose, c'est le combat acharné d'Ida, qui refuse sa destitution, revendique sa qualité d'épouse légitime, clame sa vérité, seule contre tous, au risque d'être prise pour une psychotique délirante. Avec les actualités filmées, qui participent à l'ascension médiatique de Mussolini, avec l'extrait du Kid, de Chaplin, qui souligne le déchirement de l'enfant et de sa mère arrachés l'un à l'autre, il charrie des plans visuels renvoyant à l'opéra (Ida devient Aïda), à l'expressionnisme, au futurisme, à l'iconographie fasciste. Tout nous ramène à la représentation, celle du pouvoir, celle d'un homme ne pouvant admettre que son image soit écornée par un scandale, celle d'un fasciste subjuguant les foules par des discours et des comportements clownesques. La force du film est dans sa métaphore : il démonte le mécanisme du fascisme, l'anéantissement moral et physique d'un opposant, à partir d'un vampirisme familial. Bellocchio est évidemment à son affaire, lui qui dénonça les internements abusifs, l'asservissement des fils par leur père, les hypocrisies de l'Église, les procès en sorcellerie...(Le Monde)

Samedi 28 novembre, 19 h 15 : Conférence de Brice di Gennaro et Olivier Kahn (Rencontres de cinéma de Grenoble), suivie d’un buffet italien