Du 20 au 26 novembre

Semaine du 23 octobre
Les barbares   
  

Film de Julie Delpy - France - 1h 41 - avec Julie Delpy, Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte 
A Paimpont, l’harmonie règne : parmi les habitants, il y a Joëlle - l’institutrice donneuse de leçons, Anne – la propriétaire de la supérette portée sur l’apéro, Hervé – le plombier alsacien plus breton que les Bretons, ou encore Johnny – le garde-champêtre fan de… Johnny. Dans un grand élan de solidarité, ils acceptent avec enthousiasme de voter l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent ne sont pas ukrainiens… mais syriens ! Et certains, dans ce charmant petit village breton, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil. Alors, au bout du compte, c’est qui les barbares ? 
En combinant humour et réflexion sociétale, Julie Delpy signe une comédie intelligente, humaniste, servie par des répliques brillantes et un casting aux petits oignons. Une comédie populaire au bon sens du terme, porteuse d’espoir, qui séduit par son approche délicate des questions d’intégration et de tolérance. La réalisatrice précise cependant que Les Barbares n’est pas un film à message, mais plutôt un film qui « essaie simplement d’être honnête sur une situation actuelle qu’il ne faut ni minimiser ni diaboliser.” (Bretagne cinéma) 



Semaine du 23 octobre 
Be natural, l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché   



Film de Pamela B. Green - 1h 42 - avec Jodie Foster, Evan Rachel Wood, Andy Samberg 
Première femme réalisatrice, productrice et directrice de studio de l’histoire du cinéma, Alice Guy est le sujet d’un documentaire mené tambour battant telle une enquête visant à faire (re)connaître la cinéaste et son œuvre de par le monde. 
Il aura fallu attendre la réalisatrice Pamela B. Green pour qu’un documentaire américain remarquable consacre enfin cette pionnière française du cinéma, avec "Be Natural : l'histoire cachée d'Alice Guy-Blaché". (Franceinfo Culture) 
Une matière abondante que met en scène sans pesanteur et avec un brin de suspense ce remarquable documentaire. (Le Monde) 







Semaine du 30 octobre
Un amor 


  
Film d’Isabel Coixet - Espagne - 2h 09 - avec Laia Costa, Hovik Keuchkerian, Luis Bermejo 
Natalia, la trentaine, se retire dans un village de la campagne espagnole pour échapper à un quotidien stressant. Elle se heurte à la méfiance des habitants, se lie d’amitié avec un chien, et accepte une troublante proposition de son voisin. 
Un film subtil qui interroge la notion d’amour dans un paysage stupéfiant. (Les Fiches du cinéma) 
Suspense et sens affûté de la mise en scène caractérisent ce film. (Marie Claire) 



Semaine du 30 octobre
Niki 


Film de Céline Salette – France – 1h38 - avec Charlotte Le Bon, John Robinson, Damien Bonnard 
Paris 1952, Niki s’est installée en France avec son mari et sa fille loin d’une Amérique et d’une famille étouffantes. Mais malgré la distance, Niki se voit régulièrement ébranlée par des réminiscences de son enfance qui envahissent ses pensées. Niki trouvera son chemin vers la lumière et dans l’art une arme pour s’en libérer. 
Un parti pris qu’embrasse la performance intense et sensible de Charlotte Le Bon dont la complicité avec la cinéaste déteint sur le film. Sans qu’on voie le résultat, elle donne l’impression d’assister à la magie d’une création salvatrice. (20 minutes) 
La mise en scène de Céline Sallette suit avec délicatesse l'éclosion progressive de ce papillon. Tel un kaléidoscope dans lequel plusieurs reflets se superposent, la véritable Niki se dévoile pleinement grâce aux artistes du mouvement du Nouveau réalisme qu'elle côtoie dans l'impasse Ronsin, à Paris. (FranceInfo Culture) 

Semaine du 6 novembre
Miséricorde 

 

  
Film d’Alain Guiraudie - France, Espagne, Portugal - 1h 43 avec Félix Kysyl, Catherine Frot, Jean-Baptiste Durand 
Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s'installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue... 
Alain Guiraudie opère ici une greffe inouïe entre la tragédie et le burlesque, entre la gravité du scénario criminel et la banalité des corps qui l’incarnent, entre le poids de la culpabilité et la trivialité des élans quotidiens. (Le Monde) 
Film de deuil (de l’enfance, du désir), Miséricorde est aussi un film de possession. Aimer l’autre pour le garder pour soi. Tout ça raconté avec l’élégance du conte, la précision du film noir et la poésie singulière de Guiraudie. (CinemaTeaser) 



Semaine du 6 novembre
Barbès, little Algérie   
 
 


Film d’Hassan Guerrar - 1h 33 - avec Sofiane Zermani, Khalil Gharbia, Khaled Benaissa 
Malek, la quarantaine, célibataire, vient d’emménager à Montmartre et accueille bientôt chez lui son neveu Ryiad fraîchement arrivé d’Algérie. Ensemble ils découvrent Barbès, le quartier de la communauté algérienne, très vivant, malgré la crise sanitaire en cours. Ses rencontres avec les figures locales vont permettre à Malek de retrouver une part de lui qu’il avait enfouie, de renouer avec ses origines et de commencer à faire le deuil de ses disparus. 
Un premier film profondément personnel, plein d’urbanité et d’humanité. (Dernières Nouvelles d'Alsace) 
Barbès est un espace-miroir des blessures et des souvenirs refoulés, catalyseur d’une quête intérieure qui dépasse le personnage pour toucher Hassan Guerrar lui-même. (Le Dauphiné libéré) 



 

Semaine du 13 novembre
Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde   


Film d’Emanuel Parvu - Roumanie - 1h 45 - avec Bogdan Dumitrache, Ciprian Chiujdea, Laura Vasiliu 
Adi, 17 ans, passe l’été dans son village natal niché dans le delta du Danube. Un soir, il est violemment agressé dans la rue. Le lendemain, son monde est entièrement bouleversé. Ses parents ne le regardent plus comme avant et l’apparente quiétude du village commence à se fissurer. 
Sur le papier, tous ces éléments scénaristiques évoquent une violence que le film s’évertue à adoucir par la grâce des lieux. Nature sauvage à la végétation tremblante sous le vent, lumière transparente d’un plein été, maisons blanches aux volets bleus : tout, dans Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde, respire le calme et la douceur. Un écrin prisé aux beaux jours par les touristes où l’on ne circule qu’à pied, où la vie semble immobile. A 3 kilomètres de là, la terre cède la place à la mer, au large, un ailleurs auquel le jeune Adi aspire, contre le souhait de son père. (Le Monde) 




 






Semaine du 13 novembre
Fario    

 

Film de Lucie Prost – France - 1h 30 - avec Finnegan Oldfield, Megan Northam, Florence Loiret Caille 
Léo, jeune ingénieur brillant et fêtard qui vit à Berlin, doit rentrer dans son village du Doubs pour vendre les terrains agricoles de son père à une entreprise de forage de métaux rares. Il retrouve sa mère, sa petite sœur, ses copains et son cousin, en désaccord avec le projet de mine. Rapidement, Léo observe d’étranges comportements chez les farios, ces truites qui peuplent la rivière. Il se lance alors dans une enquête hallucinée… 
C’est plus de l’ordre du merveilleux que du fantastique ; C’est comme le prolongement d’une réalité, d’un fantasme. Je ne voulais pas faire un film de genre, un film fantastique. Cela ne m’intéressait pas de tirer ce fil-là, je voulais que cela reste de l’ordre d’une réalité un peu biaisée, un peu transformée. (Lucie Prost, réalisatrice et scénariste de Fario) 







Vendredi  15 novembre
Un autre regard      



Film de Jim Leblais, Christine Durand, Gilles Leblais - France - 1h25 -  
Un long-métrage contemplatif et poétique qui rappelle que le jardin peut être le lieu idéal pour renouer avec le sauvage, s’émerveiller au fil des saisons de la magie du vivant et agir en faveur de l’écologie du quotidien. A la façon d'un récit initiatique, le spectateur est invité à suivre le parcours d'éveil d'une «néophyte de la biodiversité», Christine Durand, aux côtés de Gilles Leblais. 
 
Gilles Leblais, naturaliste et photographe de la vie sauvage a créé depuis près de 20 ans un espace de biodiversité, terre de lien entre la maison des hommes et les grandes étendues qui l'entourent.  
Passeur de et par nature, ce naturaliste de terrain, amoureux inconditionnel, du vivant, défend depuis près de 50 ans ce qu'il appelle sa pédagogie du merveilleux : s'émerveiller pour regarder, observer, apprendre et comprendre, connaître, aimer et donc protéger. Car il est une vérité universelle : on ne protège que ce(ux) qu'on aime ! (Dossier de presse) 
Une séance « locale » puisque Gille Leblais habite en Isère ! 
En présence des réalisateurs 

Semaine du 27 novembre
L’affaire Nevenka     



Film d’Icíar Bollaín - Espagne, Italie - 1h 57 - avec Mireia Oriol, Urko Olazabal, Ricardo Gómez 
À la fin des années 90, Nevenka Fernández, est élue à 25 ans conseillère municipale auprès du maire de Ponferrada, le charismatique et populaire Ismael Alvarez. C’est le début d’une descente aux enfers pour Nevenka, manipulée et harcelée pendant des mois par le maire. Pour s’en sortir, elle décide de dénoncer ses agissements et lui intente un procès. Inspiré de faits réels, l’Affaire Nevenka révèle le premier cas de #MeToo politique en Espagne. 
« Ce qui m'impressionne le plus dans l'histoire de Nevenka, c'est qu'il s'agit de l'histoire d'un abus qui s'est produit au vu et au su de tout le monde, dans un contexte qui le permettait. Elle a tenu tête à l'homme le plus puissant de sa ville contre l'avis de presque tout le monde autour d'elle, et publiquement, chose épique il y a vingt ans. Et bien qu'elle ait gagné la bataille juridique, elle s'est retrouvée seule face à une société très différente de celle d'aujourd'hui, qui lui a tourné le dos. » (Icíar Bollaín, cineuropa.org, 7 février 2024) 








Vendredi 29 novembre
L'Histoire de Souleymane    

 
 
Film de Boris Lojkine - France - 1h 33 - avec Abou Sangare, Alpha Oumar Sow, Nina Meurisse 
 
Tandis qu’il pédale dans les rues de Paris pour livrer des repas, Souleymane répète son histoire. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demande d’asile, le sésame pour obtenir des papiers. Mais Souleymane n’est pas prêt. 
Dans un film dur et droit, entre l’asphalte et le ciel, Boris Lojkine raconte un jeune clandestin, un livreur sans visage que l’on croise sans jamais le voir vraiment. Abou Sangare, acteur exilé, sans-papiers comme son personnage, habite l’écran avec une intensité rare. Il est déchirant. (Dernières nouvelles d'Alsace) 
Un film fort, dont les choix esthétiques l’emmènent au-delà du constat documentaire et de la chronique sociale. (La Voix du Nord) 
Dans le cadre de Festisol, vendredi 29 novembre à 20 h, suivi d'un échange avec des acteurs de l'accompagnement des demandeurs d'asile. 



Semaine du 29 novembre
Trois amies    
    
Film d’Emmanuel Mouret – France - 1h 57 - avec Camille Cottin, Sara Forestier, India Hair 
Joan n'est plus amoureuse de Victor et souffre de se sentir malhonnête avec lui. Alice, sa meilleure amie, la rassure : elle-même n’éprouve aucune passion pour Eric et pourtant leur couple se porte à merveille ! Elle ignore qu’il a une liaison avec Rebecca, leur amie commune... Quand Joan décide finalement de quitter Victor et que celui-ci disparaît, la vie des trois amies et leurs histoires s’en trouvent bouleversées. 
On pourrait croire que l’amour n’a plus de secret pour Emmanuel Mouret, si l’on s’en tenait à une filmographie tout entière dédiée, voire dévouée à ce sentiment. Et pourtant, le cinéaste écrit moins pour en « percer » le mystère que pour tourner autour. En cerner difficilement les contours, lui dont la forme est purement immatérielle. L’héroïne Joan (sublime India Hair) en fait les frais : voilà qu’elle n’aime plus son compagnon Victor (Vincent Macaigne), sans même savoir pourquoi. Il n’a pourtant rien fait de mal, mais c’est comme ça ; l’amour circule comme le vent tourne. (troiscouleurs.fr) 




Semaine du 16 octobre 
Ma vie, ma gueule      
  


Film de Sophie – France - 1h 39 - avec Agnès Jaoui, Angelina Woreth, Édouard Sulpice 
Barberie Bichette, qu'on appelle à son grand dam Barbie, a peut-être été belle, peut-être été aimée, peut-être été une bonne mère pour ses enfants, une collègue fiable, une grande amoureuse, oui peut-être… Aujourd'hui, c'est noir, c'est violent, c'est absurde et ça la terrifie : elle a 55 ans (autant dire 60 et bientôt plus !). C'était fatal mais comment faire avec soi-même, avec la mort, avec la vie en somme… 
De la promotio
n 1990 de la Fémis dont elle faisait partie aux côtés de Noémie Lvovski, Solveig Anspach ou encore Arnaud des Pallières, jusqu’au 31 juillet dernier où elle a succombé à la maladie à l’âge de 58 ans, Sophie Fillières aura, outre ses activités de scénariste, réalisé une petite dizaine de films (trois courts et sept longs). Corpus aussi léger que précieux en ceci qu’il impose au paysage cinématographique français une forme comique absolument singulière, mélangeant la tradition française du cinéma de la parole à une certaine loufoquerie anglo-saxonne. Ainsi le don absolu de Sophie Fillières pour écrire des dialogues aussi farfelus que poétiques s’allie dans ses films à un sens impeccable du burlesque de situation. Ajoutons à cette force comique, un trait tragique particulier : pour se sortir du mauvais pas dans lequel ils se trouvent les personnages de Sophie Fillières n’ont pour seul outil que le langage qu’ils ne cessent de tricoter comme pour s’inventer un filet où leur corps pourra retomber sans dommage. Dans un monde où le fabuleux s’est envolé (la magie du père dans Ma vie ma gueule n’opère plus), il ne reste plus que l’affabulation. Les personnages s’en remettent donc aux mots qui vont et viennent, parfois piégés, un peu comme on joue à la marelle (le mot, étant comme on sait, la mort sans en avoir l’r). C’est le cas ici de Barberie Bichette, admirablement interprétée par Agnès Jaoui, cinquantenaire sonnée par la maladie et la menace de la mort qui rôde déjà. Philippe Katerine joue le rôle du loup enjôleur qui tourne autour de la Bichette ; loup qu’il s’agira d’apprivoiser… Comme souvent dans les films de Sophie Fillières, le personnage principal est d’abord bloqué, piétine, s’accroche avec les autres, s’évanouit face au vertige du redoublement de toute chose (motif du miroir et du retour du passé perdu), jusqu’à ce que, et c’est là le miracle de la seconde partie de ce film magnifique, Barberie file à l’anglaise et donne consistance aux mots qu’elle a élus. Elle trouve alors un coin de terre ferme sur lequel elle pourra se tenir droite et s’instituer princesse. Un royaume. À ce moment du film, les larmes qui se mêlaient aux rires des spectateurs durant la projection de Ma vie ma gueule en ouverture de la dernière Quinzaine des cinéastes n’étaient pas seulement dues à l’absence physique de Sophie Fillières dans la salle mais bel et bien à la consistance de son art. Chapeau ! (Acrira) 



Semaine du 23 octobre 
Be natural, l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché   



Film de Pamela B. Green - 1h 42 - avec Jodie Foster, Evan Rachel Wood, Andy Samberg 
Première femme réalisatrice, productrice et directrice de studio de l’histoire du cinéma, Alice Guy est le sujet d’un documentaire mené tambour battant telle une enquête visant à faire (re)connaître la cinéaste et son œuvre de par le monde. 
Il aura fallu attendre la réalisatrice Pamela B. Green pour qu’un documentaire américain remarquable consacre enfin cette pionnière française du cinéma, avec "Be Natural : l'histoire cachée d'Alice Guy-Blaché". (Franceinfo Culture) 
Une matière abondante que met en scène sans pesanteur et avec un brin de suspense ce remarquable documentaire. (Le Monde) 







Semaine du 23 octobre
Les barbares   
  

Film de Julie Delpy - France - 1h 41 - avec Julie Delpy, Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte 
A Paimpont, l’harmonie règne : parmi les habitants, il y a Joëlle - l’institutrice donneuse de leçons, Anne – la propriétaire de la supérette portée sur l’apéro, Hervé – le plombier alsacien plus breton que les Bretons, ou encore Johnny – le garde-champêtre fan de… Johnny. Dans un grand élan de solidarité, ils acceptent avec enthousiasme de voter l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent ne sont pas ukrainiens… mais syriens ! Et certains, dans ce charmant petit village breton, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil. Alors, au bout du compte, c’est qui les barbares ? 
En combinant humour et réflexion sociétale, Julie Delpy signe une comédie intelligente, humaniste, servie par des répliques brillantes et un casting aux petits oignons. Une comédie populaire au bon sens du terme, porteuse d’espoir, qui séduit par son approche délicate des questions d’intégration et de tolérance. La réalisatrice précise cependant que Les Barbares n’est pas un film à message, mais plutôt un film qui « essaie simplement d’être honnête sur une situation actuelle qu’il ne faut ni minimiser ni diaboliser.” (Bretagne cinéma) 


Semaine du 07 aout
Sons
 
Film de Gustav Möller - Danemark, Suède - 1h 40 - avec Sidse Babett Knudsen, Sebastian Bull Sarning, Dar Salim 
Eva, gardienne de prison exemplaire, fait face à un véritable dilemme lorsqu'un jeune homme de son passé est transféré dans l’établissement pénitentiaire où elle travaille. Sans dévoiler son secret, Eva sollicite sa mutation dans l'unité du jeune homme, réputée comme la plus violente de la prison. 
Sons impressionne par sa noirceur et la qualité des interprétations, le duo formé par Sidse Babett Knudsen et Sebastian Bull étant presque de chaque plan. Ils participent à entretenir la noirceur du film, presque intégralement tourné dans les murs d’une prison de Copenhague, créant un sentiment d’étouffement extrêmement prenant. La qualité de la mise en scène se ressent dans cette grande intensité dramatique qui ne relâche pas son étreinte jusqu’au dernier plan, et des derniers mots prononcés, qui restent longtemps imprimés après le générique de fin. (lebleudumiroir) 


Semaine du 14 aout
Les gens d’à côté    


Film d’ André Téchiné - France - 1h 25 - avec Isabelle Huppert, Hafsia Herzi, Nahuel Perez Biscayart 
Lucie est une agent de la police technique et scientifique, proche de la retraite. Son quotidien solitaire est troublé par l’arrivée dans sa zone pavillonnaire d’un jeune couple, parents d’une petite fille. Alors qu’elle se prend d’affection pour ses nouveaux voisins, elle découvre que Yann, le père, est un activiste anti-flic au lourd casier judiciaire. Le conflit moral de Lucie entre sa conscience professionnelle et son amitié naissante pour cette famille fera vaciller ses certitudes… 
Savoir séparer la vie privée de la vie professionnelle, apprendre à connaître les gens avant de les juger, tenter de se mettre à minima à la place de l’autre, partager la vie de quelqu’un dont on n'a pas les mêmes idées, bref savoir dialoguer même avec l’ennemi, tout cela constitue la multitude de thématiques abordées en douceur dans ce thriller psychologique étonnant. Isabelle Huppert incarne avec aplomb cette veuve, dont le conjoint, également policier, s’est suicidé. Quant au duo composé par Nahuel Perez Biscayart (décidément très présent à Berlin) et Hafsa Herzi, il apparaît crédible de bout en bout. Le dernier film d'André Téchiné évolue ainsi sur le film du rasoir, entre tentation de la délation, risque de d'utilisation de sa fonction, mensonge et omission, solitude et famille de substitution, pour mieux semer le trouble.(abusdecine) 


Semaine du 14 aout
Aloïse 
 Film de Liliane de Kermadec - France - 1h 55 avec Caroline Huppert, Delphine Seyrig, Isabelle Huppert 
D’après la vie de l’artiste suisse Aloïse Corbaz. L’histoire d’une jeune femme d’origine modeste, pleine d’ambition artistique. Gouvernante en Allemagne, la première guerre mondiale l’oblige à regagner sa patrie. Mais fragile et perturbée, elle est internée jusqu’à la fin de sa vie. Isolée du monde, elle le réinvente par la peinture… 
On croit souvent Liliane de Kermadec la cinéaste d’un seul film. C’est faux, elle a réalisé à partir des années 60 et jusqu’à sa mort en 2020 une petite vingtaine de films, longs et courts, divers, télé et ciné, fictions ou documentaires. Au cours de la seconde moitié de sa vie, elle mène à bien des projets autoproduits autour de figures aussi variées – mais secrètement liées par la politique et le genre – que l’éditrice de l’œuvre de Charles Fourier, Simone Debout-Oleszkiewicz (Paris ou l’utopie perdue, 2018), ou les femmes du mouvement révolutionnaire des Tupamaros en Uruguay (le Cri des fourmis, 2015). S’il est donc faux qu’elle est la réalisatrice d’un seul film, Aloïse (1975), toutes ces autres productions sont invisibles, perdues, inachevées, hors circuit. Liliane de Kermadec est à peine une artiste mais maudite. Comme Aloïse. (Libération) 


Semaine du 21 aout
Val Abraham

Film de Manoel de Oliveira - Portugal, Suisse, France - 3h 23 - avec Luís Miguel Cintra, Leonor Silveira, Cecile Sanz de Alba 
AEma, pour s'évader de sa vie terre à terre, se réfugie dans la poésie et le romantisme. Ses amours successives ne voilent pas sa désillusion progressive et, comme Emma Bovary, la conduisent à la mort. 
Vale Abrãao» est le film d’Oliveira où l’amour n’est plus le privilège des femmes et le sexe celui des hommes. Car cette Ema faite de feu, cette femme qui se donne à son mari, puis à ses amants, sans les aimer et sans rien demander, c’est la Terre et c’est l’épée à la fois, elle est née comme ça. C’est la Bovary de «l’âme qui balance» et que les hommes aiment à la folie mais ne comprennent jamais. Pas la Bovary de Flaubert, mais celle, sacrée, de Agustina et de Oliveira. Seule la rivière – le Douro, toujours – pourra l’accueillir, ses supplices, ses extases, tout le désir. (fidMarseille.org) 



Semaine du 21 aout 
Le Schpountz 

Film de Marcel Pagnol – France - 2h 08 - avec Fernandel, Fernand Charpin, Orane Demazis 
Jeune commis épicier un peu mythomane, Irénée, à qui le cinéma a tourné la tête, est convaincu qu'il deviendra un acteur célèbre. Il rencontre une équipe de tournage qui lui réserve une plaisanterie cruelle... Il arrive aux studios plein d'espoir... 
Inspiré d'une anecdote survenue sur le tournage d'Angèle, le personnage de Fernandel, neveu de l'épicier du village (inoubliable Fernand Charpin), se fait berner par une équipe de tournage, qui lui réserve une plaisanterie bien cruelle. Dans un jeu de dupes à la fois drôle et pathétique, la plume chantante de Pagnol dénonce la futilité et l'hypocrisie d'une profession, tout en s'interrogeant sur la fonction du comique. Les simulacres, les désillusions et les remords serviront la cause du fada, qui finira par triompher dans une joyeuse pagaille.(cinematèque) 


Semaine du 28 aout
L’innocent  

Film de Luchino Visconti - Italie, France - 2h 09 - avec Jennifer O'Neill, Laura Antonelli, Giancarlo Giannini 
Dans l'Italie bourgeoise du XIXe siècle, Tullio, l'époux de Giuliana, n'a de cesse de tromper sa femme ! Il fréquente d'ailleurs très régulièrement Teresa. Un jour, cette dernière rencontre un autre homme et cela rend Tullio très triste. Il se tourne alors de nouveau vers sa femme, mais celle-ci, en désespoir de cause, a trouvé elle aussi un amant ! Réalisant qu'il est trop tard pour la récupérer, il s'apprête à commettre une grave erreur... 
Ce film douloureux, hanté par la mort, n'a rien d'académique. La reconstitution luxueuse de l'Italie des années 1900 est marquée par la nostalgie de Visconti pour son enfance aristocratique. (Télérama) 
Le résultat est un grand film malade, au montage pas toujours maîtrisé, mais qui porte indéniablement la marque de son auteur. Un testament morbide et décadent réalisé par un vieil homme n'ayant pas fait la paix avec ses démons intérieurs. (aVoir-aLire.com) 



Semaine du 28 aout
Mon parfait inconnu
 
Film de Johanna Pyykkö - France, Norvège - 1h 47 - avec Camilla Godø Krohn, Radoslav Vladimirov, Maya Amina Moustache Thuv 
Ebba, jeune femme solitaire de 18 ans, travaille dans le port d’Oslo. Un soir, elle découvre à terre un homme d’une grande beauté, blessé à la tête. Se rendant compte qu’il est atteint d’amnésie, elle lui fait croire qu’ils sont amants et leur construit un univers bâti sur le mensonge. Mais progressivement, Ebba comprend que les pires tromperies ne viennent peut-être pas d’elle... 
Rythmé par les illusions et les mensonges de son héroïne, Mon parfait inconnu a quelque chose du conte. Mais dans Mon parfait inconnu, un mensonge peut en cacher mille autres et Ebba va bientôt se retrouver prise à son propre piège. Alors que nous sommes entrés dans le film par le biais de sa psyché, nous finissons peu à peu, comme elle, par nous perdre, à ne plus vraiment savoir ce qu’il faut craindre, ce qui relève du fantasme ou de la paranoïa. (Lebleudumiroir) 



Semaine du 31 aout
Baby Sitter

Film canadien, français de Monia Chokri - 1h 27 - avec Patrick Hivon, Monia Chokri, Nadia Tereszkiewicz 
Suite à une blague sexiste devenue virale, Cédric, jeune papa, est suspendu par son employeur. Pour se racheter, il va avec l'aide de son frère Jean-Michel, s'interroger sur les fondements de sa misogynie à travers l’écriture d’un livre. De son côté, sa femme Nadine en proie à une dépression décide d'écourter son congé maternité. L’arrivée dans leur vie d’une baby-sitter au charme espiègle et envouteur, va chambouler leur existence. 

Cette comédie 100% québécoise interroge les rapports hommes-femmes avec une liberté de ton réjouissante et une esthétique joyeusement décalée qui joue avec les codes de la série B. (Le JDD) 
Une réjouissante exploration de la loi du désir qui appuie les stéréotypes pour mieux leur faire la peau. (L'Humanité)